C'est désormais officiel : Manuel Valls glissera un bulletin de vote «Macron» dans l'urne, lors du premier tour de l'élection présidentielle. L'ex-chef du gouvernement socialiste l'a annoncé dans la matinée du 29 mars, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC/BFMTV, soulignant toutefois qu'il ne s'agissait pas d'un «ralliement». Une subtile différence qui lui permet, considère-t-il, de ne pas trahir sa promesse faite durant la campagne de la primaire de la «Belle Alliance populaire», de soutenir le candidat désigné par celle-ci.
L'ancien Premier ministre a présenté sa décision comme un «choix de raison», justifié notamment par le risque d'un second tour Fillon/Le Pen, qu'Emmanuel Macron serait le plus à même de contrarier.
Le leader d'En Marche! a aussitôt remercié Manuel Valls pour son soutien, mais a tenu à évoquer une nouvelle fois son attachement au «renouvellement des visages [et des] méthodes» – une manière, sans doute, de rassurer son électorat quant à sa volonté de ne pas être le trop fidèle héritier du quinquennat Hollande.
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Une annonce peu surprenante
Depuis plusieurs semaines, la presse relayait les propos de proches de Manuel Valls, selon lesquels celui-ci s'apprêterait à annoncer son soutien à son ancien ministre de l'Economie.
L'ex-chef du gouvernement avait en outre marqué clairement sa distance avec son camarade socialiste Benoît Hamon, dès le 14 mars. «Je ne quitte pas le PS mais donner mon parrainage [à Benoît Hamon] serait une contradiction incompréhensible avec mes engagements», avait-il déclaré devant 300 de ses partisans, invoquant le «sectarisme» et le «repli sur elle-même» de la gauche portée par le vainqueur de la primaire.
Le candidat du PS à la présidentielle n'avait pas caché sa déception face à ces déclarations : «Moi, je ne me sens pas trahi, mais sans doute les électeurs de la primaire se sentent-ils aujourd'hui trahis», avait-il déploré.
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