Attentats de Merah : cinq ans après, hommages et recueillements à Toulouse

Le 19 mars, cinq ans après les attentats de Mohamed Merah, des hommages solennels sont rendus à Toulouse aux victimes, les sept vies fauchées et les blessés, du tueur au scooter.

En présence du ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux, une grande cérémonie en hommage aux victimes de Mohamed Merah a été organisée à l'école juive Ozar Hatorah, rebaptisée Ohr Torah. Un moment de recueillement avec l'énoncé de toutes les victimes est ensuite prévu près du Capitole.

Le 11 mars 2012, à Toulouse, Mohamed Merah a tué le maréchal des logis chef Imad Ibn Ziaten, âgé de 30 ans. Le 15 mars, à Montauban, le djihadiste a assassiné le caporal Abel Chennouf, âgé de 25 ans, et le 1ère classe Mohamed Legouad, âgé de 23 ans. Grièvement blessé, le 1ère classe Loïc Liber, âgé de 27 ans, est depuis tétraplégique.

Enfin, le 19 mars, le jeune homme au scooter a attaqué l'école confessionnelle toulousaine, où était scolarisé la fille d'un de ses avocats.

Le visage caché par son casque de motard, il a exécuté le «rav» Jonathan Sandler, âgé de 30 ans, ses deux fils Arieh, âgé de 5 ans, et Gabriel, âgé de 4 ans, ainsi que Myriam Monsonégo, âgé de 7 ans, la fille du directeur. Aaron Bryan Bijaoui, âgé de 15 ans, avait été blessé. 

Mohamed Merah, qui se proclamait «combattant d'Al-Qaïda» et filmait ses actes avec une GoPro, a été abattu par les forces de l'ordre le 22 mars à Toulouse.

C'est la première fois qu'une commémoration est rendue à l'intérieur de l'école. Auparavant, il n'y avait eu qu'une rencontre d'élèves avec François Hollande accompagné du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, en novembre 2012.

Arbre de vie 

L'arbre de vie, une œuvre d'art offerte par l'artiste Charles Stratos, sera dévoilée dans la cour du collège-lycée Ohr Myriam et de l'internat Ohr Netsah Yonathan.

«Il n'y a pas de vie sans souvenir. Comment aller de l'avant sans regarder dans le passé ? Nous avons besoin de faire notre deuil», a souligné Pierre Lasri, président des parents d'élèves à l'époque de l'attentat, soulignant la «concordance du temps politique» entre les attentats intervenus en période électorale et cette cérémonie juste avant la présidentielle.

Latifa Ibn Ziaten, mère de la première victime de Mohamed Merah, ne sera pas présente. Selon elle, «ce n'est pas sa place». 

«Les militaires sont oubliés depuis cinq ans», dénonce-t-elle, constatant que le «seul vrai et émouvant» hommage rendu à Imad, son fils, l'a été par le Maroc, son pays d'origine. Le 18 mars, cette femme qui est devenue le symbole de la lutte contre la radicalisation, a rencontré le président François Hollande. Elle lui a fait part de «sa souffrance de l'absence de cérémonies pour les trois soldats». «Maintenant il va y avoir quelque chose», croit-elle savoir.

«En tuant des soldats, en s’en prenant à des enfants dans une école, c’est toute la France qui a été agressée», avait écrit le 11 mars le chef de l’Etat dans un message aux familles.

Tandis que le frère aîné de Mohamed Merah, Abdelghani, termine sa longue marche contre la montée de l'intégrisme religieux, il y a eu plusieurs cérémonies de recueillement depuis le 11 mars. 

Une gerbe a été déposée à Montauban et on s'est souvenu de Jonathan Sandler et de ses deux enfants à Sarcelles, en région parisienne. 

Après la folie meurtrière de Mohamed Merah, le djihadisme a fait 238 morts en France, avec les attaques de janvier 2015 à Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, du 14 juillet 2016 à Nice et du 26 juillet à Saint-Etienne du Rouvray.