L'affaire avait fait grand bruit : un reportage de France 2 diffusé le 7 décembre décrivait un bar de la ville de Sevran comme étant interdit aux femmes. Plusieurs mois plus tard, le patron de l'établissement annonce qu'il porte plainte contre la chaîne pour «diffamation et provocation à la haine raciale», rapporte France Info.
«Ça me ronge, ça me bouffe la vie, c'est impressionnant l'ampleur d'un truc qui n'a jamais été vérifié. C'est passé au 20 heures. Toute la campagne des primaires de gauche, on en a parlé, c'est très grave, personne n'est venu voir», déplore Amir Salhi, propriétaire du PMU depuis 13 ans, au micro de France Bleu Paris. Rejetant en bloc les accusations portées contre son établissement, Amir Salhi affirme qu'il «accueille tout le monde».
«J'ai beaucoup d'amies femmes qui passaient me voir. Trois, quatre sont passées en me disant : ''On ne vient plus chez toi''», déplore-t-il. Ainsi, au-delà des retombées médiatiques négatives suscitées par le reportage, il se dit également affecté personnellement. «Je suis très touché, je ne dors plus, j'ai reçu une lettre de menace de mort», raconte-t-il.
A nouveau évoqué lors d'un débat houleux sur France 2 entre Laurent Wauquiez et Benoît Hamon le 12 mars, le reportage suivait en caméra cachée deux militantes de l'association Brigade des mères. «Dans ce café, y a pas de mixité», leur lançait alors un individu attablé à l'intérieur du bar. Dans les semaines suivantes, l'affaire avait agité le débat public, certains y voyant le symptôme d'une France en proie au communautarisme.