Par un communiqué, François Fillon a annoncé jeudi 9 mars qu'il avait remanié son équipe de campagne. François Baroin, un temps évoqué comme possible «plan B» du camp Sarkozy, devient responsable du rassemblement politique. Bruno Retailleau et Christian Jacob sont nommés coordinateurs de campagne. Luc Chatel en devient le porte-parole.
La recomposition de son équipe de campagne constituait un exercice délicat après les différentes défections des jours passés. Cette équipe «de combat», resserrée autour de personnalités fortes et ayant pour principale mission de relancer la campagne du candidat des Républicains (LR).
Pour ce faire, l'ancien Premier ministre a donc décidé de s'entourer d'au moins deux sarkozystes historiques : le sénateur de l'Aube, François Baroin, et le député de la Haute-Marne, Luc Chatel. Selon l'édition datée du 9 mars du quotidien L'Opinion, pourraient également les rejoindre le président du conseil régional d'Auvergne-Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, le député des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, ou encore le président du groupe LR à l'Assemblée nationale, Christian Jacob.
Au plus fort de la tempête médiatique autour de l'affaire Penelope Fillon, ce sont en effet ceux qui se sont distingués par leur fidélité au candidat, publiquement du moins. Luc Châtel avait martelé que «seul le vainqueur de la primaire» était légitime pour briguer la présidence de la République. François Baroin, quant à lui, était présent sur la scène du Trocadéro dimanche 5 mars aux côtés de François Fillon.
Les «traîtres» écartés ou pardonnés
Selon L'Opinion, François Fillon ne devrait pas réintégrer dans son équipe les démissionnaires que son entourage surnommerait «les traîtres». Bruno Le Maire, jusque-là chargé des affaires étrangères, ou encore Thierry Solère, son ancien porte-parole, resteraient donc à l'écart. De manière logique, la plupart des soutiens du maire de Bordeaux, qui a confirmé le 6 mars dernier qu'il ne serait pas candidat, quoi qu'il arrive, seraient exclus de la nouvelle équipe, à l'instar de Virginie Calmels.
Néanmoins, inévitable nécessité de la politique, François Fillon devra bien pardonner à certains, y compris parmi les juppéistes, au nom du rassemblement. C'est la raison pour laquelle Jean-Pierre Raffarin aurait été approché par les proches du candidat. Pourtant démissionnaire de la première équipe de campagne après avoir appelé François Fillon au respect de «la parole donnée», l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac devrait remplacer Bruno Le Maire, indique BFMTV.
La tâche qui attend la nouvelle équipe de campagne ne sera pas des moindres, tant l'actualité des différentes révélations au sujet de François Fillon a contribué à faire passer le programme du candidat au second plan.