France

«La France ne mérite pas cela», «Pas de Plan B» : les soutiens de François Fillon haussent le ton

La division s'installe au sein de la droite française depuis l'annonce du maintien de la candidature de François Fillon malgré sa probable une mise en examen. Certains lui reprochent cette décision quand d'autres font corps autour de lui.

Au moment où plusieurs cadres du parti Les Républicains (LR) se retirent de la campagne présidentielle de François Fillon, certaines personnalités politiques affichent leur soutien au vainqueur de la primaire de la droite et du centre.

Dans un communiqué diffusé le 1er mars sur les réseaux sociaux, le député-maire (Union des démocrates et indépendants – UDI) de Neuilly, Jean-Christophe Fromantin, a défendu la candidature de François Fillon en termes choisis : «La défiance progresse partout où la confiance est nécessaire. La France ne mérite pas cela.»

«Je reste convaincu que la présomption d'innocence, l'absence d'alternative et les travaux réalisés par François Fillon pour constituer un socle de réformes, plaident en faveur du maintien de sa candidature», a-t-il également fait savoir, avant de marteler : «L'heure n'est pas à l'hallali, mais à la mobilisation en pensant d'abord à la France.»

De son côté, François Sauvadet, vice-président de l'UDI et président du Conseil départemental de la Côte-d'Or, a remis en cause la décision de son parti de suspendre son soutien à François Fillon avant le résultat d'une consultation de ses membres. Pour rappel, cette décision avait été prise le 1er mars par le président du parti, Jean-Christophe Lagarde. 

«La droite et le centre doivent avancer unis. Tous ensemble, nous devons faire gagner François Fillon en mai et lui assurer ensuite une large majorité à l'Assemblée nationale en juin», a écrit François Sauvadet dans un communiqué diffusé sur Twitter le 1er mars. Après avoir rappelé que la présomption d'innocence était «un droit fondamental» et qu'il n'y avait pas de «Plan B», le vice-président de l'UDI a insisté sur un autre point : «Je rappelle qu'il a été choisi par le peuple de la droite et du centre lors d'une primaire qui a rassemblé plus de 4 millions d'électeurs.»

Dans une série de messages publiés sur les réseaux sociaux, Valérie Boyer, députée-maire Les Républicains (LR) de Marseille (12e arrondissement) et porte-parole du parti, a également exprimé un soutien appuyé à François Fillon, lui demandant de «tenir».

«Résistons !» a également déclaré la députée des Bouches-du-Rhône, après s'être interrogée sur «la responsabilité des médias en cas de défaite de François Fillon et de non-lieu par la Justice».

«Est-ce cela la démocratie ? Présenter un candidat à la présidentielle comme coupable avant tout jugement ?», a-t-elle surenchéri.

Marianne Dubois, députée LR du Loiret, a réaffirmé son «Total soutien» à François Fillon, ajoutant : «Les intentions de la justice sont désormais très claires».

Bruno Retailleau, sénateur LR de Vendée, président du groupe du parti au Sénat et président du Conseil régional des Pays de la Loire est aussi monté au créneau en indiquant au journal Ouest-France : «Il y a une tentative d’assassinat politique. Nous ne laisserons pas les Français se faire voler l'élection».

La porte-parole du mouvement conservateur Sens commun et soutien de François Fillon, Madeleine de Jessey, s'est aussi exprimée sur Twitter : «Merci à François Fillon de tenir bon et de se battre jusqu'au bout pour la France, contre un système antidémocratique à bout de souffle.» 

Par ailleurs, si Sens commun a nié être l'organisateur de l'initiative publique prévue le 5 mars en soutien à François Fillon, ce mouvement issu de la Manif pour Tous a confirmé au journal Libération qu'il était un «relais en termes de mobilisation, étant intégré au dispositif de campagne comme le parti Les Républicain, les fédérations et les comités de soutien à François Fillon».

Ces soutiens publics ont tranché avec l'attitude d'autres personnalités de droite qui souhaitent que François Fillon se retire de la course présidentielle. Bruno Le Maire a pour sa part quitté avec fracas son poste de conseiller auprès de François Fillon, tandis que certains parlementaires engageaient une fronde contre l'ancien Premier ministre. 

Le 1er mars, lors d'une conférence de presse, François Fillon avait annoncé qu'il restait candidat à l'élection présidentielle, en dépit de l'annonce de sa convocation judiciaire qui devrait déboucher, le 15 mars prochain, sur sa mise en examen dans l'affaire d'emplois fictifs présumés de sa femme, Pénélope.

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