France

Viol ou simple accident ? Politiques et internautes se divisent sur l'arrestation de Théo

Tandis que la «police des polices» a estimé que le jeune homme arrêté à Aulnay-sous-Bois avait été victime d'un accident, certains continuent de privilégier la thèse du viol, alors que d'autres appellent à ne pas tirer de conclusion hâtive.

Alors que Théo, arrêté à Aulnay-sous-Bois le 2 février, assure avoir été victime d'un viol durant son interpellation, Frédéric Gabet, l'avocat d'un des policiers mis en examen a plaidé un geste «involontaire» de son client, expliquant à l'AFP que le coup de matraque était parti en direction de la cuisse du jeune homme avant de le «blesser gravement».

L'IGPN, la police des polices, a indiqué dans ses premières conclusions qu'elle privilégiait elle aussi la thèse de l'accident, une annonce qui a fait immédiatement réagir sur Twitter.

Politiques et people défendent la thèse du viol

«Comment une matraque peut-elle pénétrer "par accident" un anus ?», s'est interrogé Yannick Jadot, candidat écologiste à l'élection présidentielle.

En charge de la lutte contre les agressions sexuelles, la ministre Laurence Rossignol a pour sa part estimé qu'il serait «troublant» que l'on puisse identifier «un viol par accident». Elle a toutefois précisé qu'il convenait de faire confiance à la justice et d'attendre ses conclusions.

Au-delà des politiques, certaines personnalités comme l'humoriste Kevin Razy ou même le défenseur de l'équipe de France de football, Adil Rami, ont fait vent de leurs doutes quant à la version des faits retenue pour l'heure par l'IGPN.

D'autres appellent à la prudence

«Certains médias et certaines personnalités politiques [...] ont voulu jeter les policiers aux chiens avant même que les enquêteurs et la justice ne se prononcent», a déploré de son côté le syndicat de police Alliance. Les avocats des quatre policiers mis en examen (trois pour violence, et un pour viol) ont eux appelé au «respect de la présomption d'innocence», dénonçant des «pressions politiques et les propos irresponsables», dans un communiqué de presse.

Dans cette lignée, certains politiques, comme la présidente du Front national Marine Le Pen et le député FN de Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, ont également appelé à faire preuve de prudence.

Arrêté par quatre policiers le 2 février à Aulnay-sous-Bois, en banlieue parisienne, Théo souffre d'une «plaie longitudinale du canal anal» de dix centimètres, selon le diagnostic d'un médecin cité par l'AFP. Il s'est vu prescrire 60 jours d'incapacité totale de travail (ITT). Le jeune homme accuse l'un des agents de police de lui avoir «enfoncé volontairement» sa matraque dans «les fesses».

Lire aussi : Les images du rassemblement sous tension en soutien à Théo à Ménilmontant