Aux assises du FN à Lyon, Marine Le Pen vante sa «cohérence» et fustige le principe des primaires
La présidente du Front national a vanté, le 4 février lors des Assises présidentielles à Lyon, la «cohérence» de son projet face aux «promesses» irréalisables de ses adversaires, reconnaissant qu'on pouvait très bien ne pas être d'accord avec elle.
Le reste de la classe politique fait «toute une série de promesses, mais y'a qu'un malheur, c'est qu'ils ne peuvent pas mettre en œuvre ces promesses car l'UE l'interdit», a confié à la presse la présidente et candidate du Front national (FN) dans les travées du Palais des Congrès de Lyon.
«On peut ne pas être d'accord avec moi mais j'ai un mérite, c'est la cohérence», a-t-elle insisté.
En tête des sondages du premier tour depuis début janvier, mais annoncée largement battue au second, Marine Le Pen a estimé que «cette fois, c'est la bonne».
«Les Français, majoritairement, partagent notre vision du pays, voilà, les grands axes qui sont les nôtres, ce patriotisme sur lequel nous fondons notre projet, et puis la défense de notre civilisation au moment où la France est, incontestablement, à la croisée des chemins et où demain, on pourrait ne plus reconnaître notre pays», a-t-elle justifié.
Une vision bien évidemment partagée par le numéro deux du FN, Florian Philippot, face à la caméra de RT France.
Florian Philippot : "On ne peut pas régler l'immigration sans souveraineté" #FN#Lyonpic.twitter.com/Jc3ote7obm
— Jonathan RT France (@Jonathan_RTfr) 4 février 2017
Elle a développé dans son projet «des choses plus précises» par rapport à 2012 mais aussi une «philosophie qui n'a pas changé».
Marine Le Pen a évoqué plusieurs axes ou slogans de son projet, dévoilé dans un fascicule de 24 pages «Remettre la France en ordre», «La révolution de la proximité» ou «Le retour au peuple».
Macron et Hamon représentent un mondialisme décomplexé
La «priorité nationale», réaffirmée dans son projet et qu'elle souhaite intégrer dans un référendum, est «une mesure de justice». «Ça existe dans beaucoup de pays au monde, et nous, ça ne nous scandalise pas», se justifie-t-elle.
Des propos que Florian Philippot soutient entièrement.
Florian Philippot sur le #Brexit : "Les prophètes de malheur ont été une nouvelle fois démentis" #FN#Lyonpic.twitter.com/33yjNrjmKg
— Jonathan RT France (@Jonathan_RTfr) 4 février 2017
Alors qu'on lui demandait si l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, était l'adversaire idéal, Marine Le Pen a répondu : «Oui. Je suis concurrencée en termes d'adversaire idéal, je sais plus trop, entre Macron et Hamon, tous ceux-là sont représentants d'un mondialisme décomplexé».
Le vainqueur de la primaire socialiste veut «ouvrir l'ensemble de nos frontières, il veut démultiplier l'accueil d'une immigration massive», s'est-elle inquiétée.
«Nous attendons avec beaucoup de sérénité de savoir avec qui nous allons avoir à débattre lors de ce second tour de la présidentielle», a-t-elle encore précisé.
Ce qui nous intéresse, c'est le peuple, rien que le peuple
En politique, Marine Le Pen s'est également félicitée d'être «au-dessus de la mêlée» car le Front national «a refusé la dérive anglo-saxonne des primaires» qui a consisté au sein des partis français qui les ont mises en œuvre, ni plus, ni moins à «fusiller l'intégralité de leurs propres dirigeants».
«Nous [le Front national] sommes portés par une autre dynamique [...] nous sommes tournés vers le peuple, c'est cela qui nous intéresse, ce n'est pas les histoires d'appareil, de manœuvres et de magouilles», a martelé la favorite des sondages du premier tour de la présidentielle 2017.
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Marine Le Pen met à jour son programme
Pas de révolution, mais quelques évolutions sémantiques: Marine Le Pen a dévoilé samedi ses 144 engagements dans le contexte volatil de l'affaire Fillon.
Marine Le Pen, en tête des sondages de premier tour et donnée présente mais battue au second, a dévoilé sept grands thèmes de campagne: une France «libre», «sûre», «prospère», «juste», «fière», «puissante» et «durable».
Dans ce document de 24 pages, des continuités: deux référendums rapides, le premier constitutionnel avec notamment «la priorité nationale»; le second pour récupérer les quatre «souverainetés», budgétaire, territoriale, monétaire et législative.
Le FN propose, comme en 2012, la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisations; les 35 heures, négociables par branche; la fin de l'Aide médicale d’État, la tolérance zéro.
Les nouveautés programmatiques sont assez techniques, notamment des messages vers les petites entreprises.
C'est principalement le vocabulaire qui a été lissé par rapport à 2012: pas de sortie de l'euro mais rétablissement d'une monnaie nationale ; prime de pouvoir d'achat plutôt qu'une augmentation nette de 200€ des salaires jusqu’à 1,4 fois le SMIC; remplacer les dispositions de la loi Taubira.
La perpétuité réelle est désormais privilégiée à la peine de mort, même si Marine Le Pen, favorable à cette dernière, incite les Français à s'en saisir via un référendum d'initiative populaire.
Présidentielle : Marine Le Pen ne propose plus le rétablissement de la peine de mort