France

Affaire Fillon : ces mystérieux noms de domaine qui fleurissent sur le web

Alors qu’il peine à se sortir du scandale dans lequel il est empêtré, François Fillon voit son propre parti commencer à réfléchir à la suite. Sur internet, plusieurs ténors des Républicains ont déjà leurs noms de domaine suivi de… 2017.

Baroin2017.fr, Bertrand2017.fr, Wauquiez2017.fr, Larcher2017.fr. Ces derniers jours, dans le sillage de l’affaire concernant les emplois présumés fictifs de l’épouse de François Fillon, les internets se sont dotés de plusieurs nouvelles adresses contenant des patronymes qui doivent faire frémir François Fillon.

Si les entourages des quatre pontes des Républicains pré-cités nient toute implication, reste que le 1er février a vu pour la première fois des figures de la droite clairement évoquer la possibilité de remplacer François Fillon. George Fenech, député sarkozyste, a ainsi lâché : «Nous ne pouvons pas continuer avec un candidat en extrême difficulté.» Le député LR de la Manche Philippe Gosselin est même allé jusqu’à demander à Alain Juppé de se «tenir prêt», tant «le fiel du doute s'est installé». Réponse du maire de Bordeaux : «Quoi qu'il arrive, je ne serai jamais un Plan B.» 

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Selon Europe 1, les hautes sphères du parti Les Républicains s’agitent actuellement pour trouver une éventuelle parade. Une huile de la formation politique a même confié à La Tribune : «On a l'impression que François Fillon va vraiment avoir du mal à s'en sortir. Certains disent qu'il est définitivement plombé, après avoir mené sa campagne sur la probité.»

Baroin2017.fr

Dès le 27 janvier, l’agence de communication digitale spécialisée dans la politique Koalaweb se chargeait de créer un nouveau nom de domaine : Baroin2017.fr. Plusieurs internautes ont vite repéré le manège et les réseaux sociaux se sont rapidement laissés aller à toutes les théories.

Du côté de Koalaweb, on s’est montré formel : «Ni François Baroin ni ses équipes n'en sont à l'origine. C’est bidon.» Le principal intéressé, que les sarkozystes pousseraient à se préparer selon La Tribune, reste prudent. Le 1er février, il intervenait devant la presse en tant que président de l'Association des maires de France (AMF). Il s’est alors refusé à tout commentaire.

Wauquiez2017.fr

D’après Le Progrès, c’est le 31 janvier à 23h15 précises que l’adresse Wauquiez2017.fr a été enregistrée. D'après Le Parisien, c’est auprès du bureau d’enregistrement Gandi que l’affaire a été conclue. Le tout quelques heures après que les derniers détails de l’affaire Fillon aient été révélés.

Ses proches nient toute implication. Contacté par L’Express, l’un de ses collaborateurs a souhaité éteindre tout début de polémique : «Nous n'avons aucune information à ce sujet.» Avant d’ajouter : «Nous n'avons pas non plus déposé Baroin2017.fr.»

Bertrand2017.fr

C’est également le 31 janvier que le nom de domaine Bertrand2017.fr est apparu dans le paysage du web. Comme pour ses homologues, l’ancien maire de Saint-Quentin peut compter sur son entourage pour désamorcer toute polémique.

Interrogée par L’Express, l’équipe de l’ancien ministre a parlé de «manipulation». «C'est peut-être aussi quelqu'un qui veut se faire de l'argent dans l'optique de se faire racheter le nom de domaine», a avancé l’un de ses proches.

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Détail croustillant : l’agence OVH, qui s’est occupée de l’enregistrement, est basée à… Roubaix. La ville est au coeur de la région Hauts-de-France, présidée par un certain… Xavier Bertrand.

Larcher2017.fr

Il s’est démené tout au long de ce difficile 1er février pour défendre François Fillon. Pourtant, d’après La Tribune, même au sein du camp du toujours candidat de la droite, on commence à se poser des questions. Et le nom de Gérard Larcher reviendrait de plus en plus. D’après La Tribune, le président du Sénat est pressenti pour prendre Matignon en cas de victoire de son protégé. Si ce dernier venait à jeter l’éponge, il pourrait être un recours sérieux.

D’ailleurs, le 1er février, on découvrait que le nom de domaine Larcher2017.fr avait lui aussi fait son apparition sur la toile. Mais, encore une fois, l’entourage du sénateur a nié en être à l’origine.

Même Valérie Pécresse, pourtant largement distancée lors de la primaire de la droite et du centre, a désormais une adresse du genre ! 

Patrick Balkany victime d’un canular

Si la piste des petits plaisantins ou d’internautes attirés par l’appât du gain restent des possibilités concernant les personnalités politiques précédemment citées, au sujet du maire de Levallois-Perret, le canular est établi.

Toujours le 1er février, une adresse Balkany2017.fr a été enregistrée. Elle est hébergée au… «13 rue de la Fraude». Le clin d’oeil aux nombreuses affaires judiciaires qui touchent l’homme politique est clair.

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Le principal intéressé ne semble pas y accorder beaucoup d’importance. «Vous savez que je ne suis pas candidat aux législatives donc aucune utilité», a-t-il déclaré à L’Express tout en précisant qu’il n’était pas au fait du lancement de cette adresse web.

Trouver qui est à l’origine du dépôt d’un nom de domaine n’est pas chose aisée. Comme le rappelle Le Figaro, «l’Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération) met à la disposition des internautes un moteur de recherche qui permet de retrouver les titulaires d'une adresse Web. Néanmoins, les entreprises qui enregistrent un nom de domaine peuvent faire le choix de rester anonyme. L'identité des particuliers est protégée par défaut.»

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Cette flambée de nouvelles adresses web s'est muée en source d'inspiration pour personnalités et anonymes qui ont rivalisé d'imagination pour commenter la situation sur les réseaux sociaux.

Partira, partira pas ?

L’un de ces nouveaux noms de domaine sera-t-il utile dans les prochains jours ? La question est plus que jamais d’actualité. LR dit faire bloc derrière son candidat. Un communiqué de presse publié le 1er février assure que les membres du comité politique soutiennent «à l'unanimité» François Fillon.

Ce qui n’est pas le cas de George Fenech. Le député du Rhône a pris l’initiative de rédiger une pétition transmise à l’ensemble des parlementaires de droite par mail réclamant que l'ancien Premier ministre se désiste. Il juge que «les derniers événements judiciaires remettent en cause la légitimité du candidat issu des élections primaires pour porter le projet présidentiel approuvé par plus de quatre millions d’électeurs».

Georges Fenech a affirmé qu’il rendrait public la liste des signataires jeudi 2 février. Reste à voir leur nombre.