France

Vainqueur de la primaire, Benoît Hamon tend la main à Manuel Valls... et à Jean-Luc Mélenchon

Si sa victoire à la primaire est un petit triomphe, sa défaite à la présidentielle n'en demeure pas moins certaine selon la totalité des sondages depuis des mois. Espérant surfer sur la vague, Benoît Hamon tente néanmoins déjà de rassembler.

Benoît Hamon sera donc le candidat officiel du Parti socialiste à la présidentielle d'avril prochain. Ce dimanche 29 janvier, 58,88% des électeurs ont porté leur choix sur lui. Il réalise ainsi un très bon score, notamment grâce au report des voix d'Arnaud Montebourg.

Manuel Valls aura espéré jusqu'au bout... en vain. Au terme d'une semaine de campagne durant laquelle il aura tout fait pour tenter de combler son retard sur Benoît Hamon, l'ancien Premier ministre n'aura obtenu que 41,12% des voix. Dans son discours, il a tenu à «saluer chaleureusement» son rival, tout en regrettant que «le bilan du quinquennat n'ait pas été plus soutenu».

La mobilisation des électeurs, sensiblement plus forte qu'au premier tour, aura donc profité à l'ancien ministre de l'Education nationale. «Sur 4 422 bureaux de vote, soit 60% des bureaux de vote, il y a eu 1 120 180 votants», a annoncé vers 20h45 le patron de la Haute autorité Thomas Clay. En dépit de plusieurs anomalies relevées sur internet, dont des journalistes ayant pu voter plusieurs fois, la Haute autorité s'est félicitée de la bonne tenue du scrutin.

Aux QG de campagne des deux candidats, l'ambiance était radicalement différente depuis le début de la soirée. Rapidement les premières informations ont fuité avant même la publication des résultats et on a soudain vu Jean-Luc Bennahmias, arrivé dernier au premier tour et ayant soutien de Manuel Valls, annoncer qu'il se rangeait derrière Benoît Hamon.

Le rassemblement reste encore à faire, et s'annonce difficile

Fort de sa victoire, Benoît Hamon n'en devra pas moins convaincre ses adversaires d'hier, à commencer par ceux de son propre camp. Manuel Valls, qui avait déclaré que Benoît Hamon était le candidat de «la défaite assurée», a exprimé son soutien à son ancien rival. Les gestes de rassemblement étaient néanmoins encore timides lors des discours du soir. En outre, par une maladresse très remarquée, Benoît Hamon a interrompu Manuel Valls en plein discours.

Au Parti socialiste, certains, comme Gérard Collomb, maire de Lyon, ou Julien Bargeton, maire adjoint de Paris, ont d'ores et déjà indiqué qu'ils soutenaient Emannuel Macron - un mouvement que pourraient suivre plusieurs soutiens de Manuel Valls.

Au-delà de la concurrence d'Emmanuel Macron, Benoît Hamon doit également compter avec la candidature de Jean-Luc Mélenchon, que certains sondages créditent de davantage d'intentions de vote que le Parti socialiste. Systématiquement donné absent du second tour, le candidat du PS a tenu à tendre la main à Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot, candidat écologiste, pour les appeler au «rassemblement» face au risque d'un duel entre François Fillon et Marine Le Pen au second tour. Tout comme Yannick Jadot, le candidat de la France insoumise a d'ores et déjà rejeté cette offre, affirmant : «La victoire d'Hamon ne change rien à la donne.»

Même si un sondage TNS-Sofres crédite désormais Benoît Hamon de 15% d'intentions de vote (le plaçant devant Jean-Luc Mélenchon), le reste de la campagne s'annonce difficile. Selon la même enquête, François Fillon se maintient à 22%, et ne semble donc pas avoir été affecté par le scandale concernant l'emploi fictif présumé dont aurait bénéficié son épouse Pénélope