Hollande met Trump en garde contre «le repli sur soi» et plaide pour «l'accueil des réfugiés»
- Avec AFP
Le président français a mis en garde son homologue américain Donald Trump contre «le repli sur soi» et l'a appelé au «respect» du principe de «l'accueil des réfugiés», fondement de «nos démocraties», selon un communiqué publié par l'Elysée.
Lors d'un entretien téléphonique, initiative de Donald Trump, «le chef de l'Etat a mis en garde contre les conséquences économiques et politiques d'une approche protectionniste», soulignant que, «face à un monde instable et incertain, le repli sur soi est une réponse sans issue».
Selon un communiqué publié par l'Elysée, François Hollande a aussi «rappelé sa conviction que le combat engagé pour la défense de nos démocraties» n'était «efficace» que «dans le respect des principes qui les fondent, en particulier l’accueil des réfugiés».
Le président @fhollande et @realDonaldTrump se sont entretenus par téléphone ce soir.
— Élysée (@Elysee) 28 janvier 2017
Lire le communiqué de presse : pic.twitter.com/8H3BKTRSVj
Une réponse ferme et directe au décret anti-réfugiés que vient de prendre le président américain, ainsi qu'à ses positions protectionnistes.
François Hollande a par ailleurs insisté sur «l’importance pour la planète de la mise en œuvre de la convention de Paris sur le réchauffement climatique», que son homologue américain veut remettre en cause.
Theresa May chez @POTUS : une obsession, une noyade et une ceinture de sauvetage -> https://t.co/CA3tIqneMOpic.twitter.com/SUfhszgUq6
— RT France (@RTenfrancais) 28 janvier 2017
Rappelant que la lutte contre le terrorisme était une priorité commune pour Paris et Washington, il a réaffirmé «sa détermination à poursuivre les actions engagées en Irak comme en Syrie». «Le règlement de la situation en Syrie» doit être recherché «dans un cadre politique et sous l'égide des Nations unies [...] Aucune autre solution ne serait durable ni crédible», a martelé le chef de l'Etat français.
S'agissant de l'Iran, le président français a appelé à «la vigilance sur l'attitude de l'Iran dans son voisinage», soulignant que «l'accord sur le nucléaire devait être strictement respecté et pleinement mis en œuvre».
Les deux hommes ont également évoqué les relations avec la Russie, François Hollande réaffirmant «sa volonté de poursuivre et d'intensifier encore le dialogue sur l'ensemble des sujets». «Les sanctions liées à la situation en Ukraine» ne pourront «être levées que lorsque la situation à l'est du pays» sera «réglée avec la mise en œuvre totale des accords de Minsk», lui a-t-il dit.
Après les propos critiques que Donald Trump a tenus sur l'OTAN, François Hollande a tenu à «marquer [son] caractère indispensable». Il a aussi «rappelé l'attachement de la France à l'action des Nations unies, qui doit être soutenue par tous, à commencer par les membres permanents du Conseil de sécurité», comme les Etats-Unis. «L'ONU reste un instrument unique et irremplaçable de la résolution des conflits et du maintien de la paix», a-t-il plaidé.
François Hollande et Donald Trump «ont convenu de poursuivre leurs échanges sur les sujets essentiels», a également indiqué l'Elysée.
Dans la journée, lors d'un sommet des pays méditerranéens de l'UE à Lisbonne, François Hollande avait appelé l'Europe à faire bloc et à opposer une réponse «ferme» à son homologue américain Donald Trump qui s'était notamment réjoui bruyamment du Brexit, «une chose merveilleuse» selon lui.