Christian Estrosi s'apprête-t-il à faire des révélations fracassantes concernant d'éventuelles failles dans le dispositif de sécurité déployé à Nice le 14 juillet 2016 ? Ce jour-là un camion fonçant dans la foule avait tué 86 personnes et fait plus de 400 blessés. C'est ce qu'il laisse entendre, à quelques jours de la sortie de son livre Il faudra tout changer, qui paraîtra en janvier 2017.
«Ce sera ma vérité sur le 14 juillet», a déclaré le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur au Journal du dimanche le 24 décembre dernier. «Ca va faire mal à Bernard Cazeneuve», a également prévenu l'ancien maire de Nice. En effet, une vive polémique l'avait opposé, dans les semaines ayant suivi l'attentat, au ministre de l'Intérieur de l'époque, devenu Premier ministre après la démission de Manuel Valls. Christian Estrosi avait alors décidé de soutenir une policière niçoise qui affirmait avoir subi des pressions du gouvernement pour modifier son rapport sur le dispositif de sécurité déployé le soir du drame - des accusations qualifiées de «mensongères» par Bernard Cazeneuve.
Depuis quelques jours, Christian Estrosi est également au cœur d'une autre polémique. Le site d’information Mediapart a publié un article dans lequel il affirme que Mohamed Lahouaieh Bouhlel, le terroriste du 14 juillet, se serait rendu à plusieurs reprises sur les lieux de son futur crime au volant de son poids lourd de location, un type de véhicule dont la circulation est pourtant interdite à cet endroit. Agrémenté d'un selfie de Christian Estrosi et de Mohamed Lahouaieh Bouhlel pris l'année précédente sur la promenade des Anglais, l'article laisse donc supposer l'existence d'une faille de sécurité importante dans la cité azuréenne. L'article a été qualifié de «synthèse d'approximations» par Christian Estrosi, qui a annoncé qu'il porterait plainte - une simple «tentative de communication» selon Edwy Plenel, directeur de publication de Mediapart.