Estrosi porte plainte contre Mediapart après la diffusion d’un selfie avec le terroriste de Nice
L'ancien maire de Nice Christian Estrosi s’apprêterait à attaquer le site français en justice pour diffamation, à propos d’un article sur les repérages effectués par le terroriste du 14 juillet dans lequel figure un selfie des deux hommes.
«Article à charge» ou encore «synthèse d’approximations» : c’est ainsi que l’entourage du premier adjoint au maire de Nice Christian Estrosi, interrogé par l’AFP, a qualifié la publication du site d’information Mediapart sur les repérages qui auraient été effectués par l’auteur de l’attentat de Nice Mohamed Lahouaieh Bouhlel.
Se basant sur les images des caméras de surveillance de la ville, l’article indique que le terroriste aurait effectué pas moins de 11 passages sur la promenade des Anglais, dans les jours précédents son terrible passage à l’acte. Selon Mediapart, Mohamed Lahouaieh Bouhlel serait en effet parvenu à plusieurs reprises à se rendre sur les lieux de son futur crime, et ce au volant de son poids lourd de location, un type de véhicule dont la circulation est pourtant interdite à cet endroit.
Un selfie qui passe mal
Selfie d'#Estrosi avec le terroriste de Nice. #escrosi#nice#daechpic.twitter.com/w0JFfaEtKZ
— Priam (@AbLinouch) 23 décembre 2016
Le média français publie par ailleurs plusieurs images liées à l’enquête, et notamment un selfie du terroriste et de Christian Estrosi, qui aurait été pris le 15 août 2015 sur la promenade des Anglais. Le cliché aurait été retrouvé par les enquêteurs sur la page Facebook du meurtrier, explique une source proche du dossier à l’AFP.
Une image qui provoque la colère de l’entourage de l’adjoint au maire de Nice, qui confie à l’AFP : «Alors que notre ville est toujours en deuil et qu’une enquête est en cours, Mediapart aurait-il eu accès à des images qui sont normalement protégées par le secret de l'enquête ?»
«Nous portons plainte sur ces propos scandaleux allant jusqu'à faire croire que Christian Estrosi aurait fait volontairement une photo avec le terroriste […] Christian Estrosi ne laissera pas remettre en cause la compétence de ses agents de police municipale […] La ville de Nice et Christian Estrosi portent plainte en diffamation», précise la même source à l’agence de presse française, ajoutant que le site journalistique n’a pas interrogé la ville dans le cadre de son enquête.
Il ne s’agit pas de la première fois qu’on assiste à une remise en cause du dispositif de sécurité déployé sur la promenade des Anglais, où 86 personnes ont perdu la vie le soir du 14 juillet, fauchées par un camion conduit par Mohamed Lahouaieh Bouhlel. Quelques jours à peine après le tragique attentat, Christian Estrosi avait accusé le Premier ministre Manuel Valls d’être responsable de la faille du dispositif de sécurité, une accusation vivement contestée par le gouvernement.