Quelques jours après la déclaration officielle du renoncement de François Hollande à la présidentielle de 2017, Manuel Valls a annoncé, lundi 5 novembre, qu'il se présentait à la primaire organisée par le Parti socialiste, avant de démissionner, mardi, de son poste de Premier ministre. Lançant sa campagne avec le slogan «Faire gagner tout ce qui nous rassemble», le désormais ex-chef du gouvernement français s'est présenté comme le candidat de la «réconciliation» des gauches, tout en concédant avoir pu «avoir des mots durs» contre son camp au cours ces dernières années.
Un discours qui a suscité les sarcasmes de responsables de partis situés à la gauche du PS, qui n'ont eu de cesse, au cours du mandat de Manuel Valls, de dénoncer sa politique jugée incompatible avec les idées de gauche – la fameuse loi travail adoptée au moyen du «49.3» et l'état d'urgence reconduit jusqu'à l'élection présidentielle étant tout particulièrement visés.
PCF et NPA dénoncent «l'imposture» d'un Valls de gauche
Le porte-parole du Parti communiste français (PCF), Olivier Dartigolles, s'est ainsi fendu d'un certain nombre de tweets critiques vis-à-vis de l'ex-locataire de Matignon dans la soirée de lundi, dénonçant l'hypocrisie d'un homme politique prônant «la réconciliation» de la gauche après avoir «abandon[né]» les valeurs de celle-ci.
Le responsable communiste a clairement réfuté l'appartenance de Manuel Valls à la gauche, assurant que les électeurs de cette famille politique «[veulent] la gauche et donc [ne veulent] pas de Valls».
Même son de cloche du côté du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) : son ancien porte-parole, Olivier Besancenot, a dénoncé l'hypocrisie du discours de campagne rassembleur de Manuel Valls, alors que celui-ci s'est avéré être un «Premier ministre de droite» (malgré son étiquette socialiste, donc).
Aubry et Montebourg doutent de son appartenance à la gauche
Plus grave pour l'ex-locataire de Matignon, certains de ses camarades du Parti socialiste (PS) également ont sous-entendu que son adhésion idéologique à la gauche n'était pas évidente.
Interrogé, lundi 5 décembre, sur la question de savoir si Manuel Valls est vraiment de gauche, le candidat à la primaire organisée par le PS Arnaud Montebourg a eu cette réponse ambiguë, citée par Le Point : «Je ne sais pas, il fait partie d'une famille politique qui est la mienne. Il a un certain nombre d'éléments à son actif, biographiques, qui montrent qu'il n'était pas toujours dans la tradition politique que je représente, mais, après tout, je ne donne aucune leçon à personne de ce que doit être la gauche.»
La maire (PS) de Lille Martine Aubry, qui elle ne s'est pas déclarée candidate à la primaire organisée par son parti, a eu également de la peine à assurer que l'ex-Premier ministre appartient à la gauche. «Il n'y a pas deux gauches ou alors, s'il y a deux gauches, c'est qu'il y en a une qui est devenue de droite», a-t-elle déclaré selon Le Figaro, en référence aux déclarations de Manuel Valls de février dernier sur l'existence de «positions irréconciliables à gauche».