Peu d'enthousiasme à gauche, critiques cinglantes à droite : les réactions après l'annonce de Valls
L'enthousiasme de la gauche est très discret, voire inaudible, après l'annonce par Manuel Valls de sa candidature. Les expressions de défiance à gauche et surtout à droite, en revanche, se multiplient, rappelant le bilan du Premier ministre.
Ce lundi 5 décembre, Manuel Valls a annoncé qu'il démissionnerait le lendemain afin de se consacrer à sa candidature à la primaire de la gauche, qui se tiendra les 22 et 29 janvier prochains. Son discours n'a pas manqué de faire réagir les responsables de tous bords.
A gauche, les soutiens de Manuel Valls sont peu nombreux, se font plus discrets après son discours d'Evry et ne débordent pas encore d'enthousiasme. Le Secrétaire national du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, avait déjà fait savoir qu'il souhaitait bonne chance au candidat et qu'il serait «garant de l'unité donc impartial» dans la perspective des primaires à venir.
J'ai souhaité bonne chance à @manuelvalls et lui ai indiqué que je serai garant de l'unité donc impartial. #Primaire
— Jean-Chr. Cambadélis (@jccambadelis) 5 décembre 2016
Les critiques et les témoignages de désaccords sont, eux, plus audibles et plus affirmés. Le député européen du PS Guillaume Balas estime que Valls «aurait pu démissionner» s'il avait vraiment été en désaccord avec la politique de François Hollande.
Même s'il tente de s'en défaire auj @manuelvalls est comptable du bilan de ce quinquennat. Si désaccord, il aurait pu démissionner #BFMTV
— Guillaume Balas (@BalasGuillaume) 5 décembre 2016
Le député de Paris et ancien maire du 14e arrondissement, Pascal Cherki, a communiqué sa réaction à mots couverts par l'intermédiaire de sa collaboratrice, qui n'a visiblement pas apprécié le discours de Manuel Valls.
Ma collaboratrice, moins critique que moi d'habitude, a bondi en entendant Manuel Valls et m'a dit "quel blabla. Il me prend pour une c..."
— Pascal Cherki (@pascalcherki) 5 décembre 2016
De son côté, le député de gauche Philippe Noguès estime que Manuel Valls a déjà eu l'occasion de démontrer qu'il pouvait rassembler la gauche lorsqu'il était au pouvoir.
La ligne politique de Valls, il a eu tout le temps de nous démontrer comment elle pouvait rassembler la gauche !
— Philippe Noguès (@PhilippeNogues) 5 décembre 2016
A droite, Manuel Valls est loin d'avoir convaincu. Geoffroy Didier, Vice-président de la région Ile-de-France, estime que le futur ex-Premier ministre devra porter «un boulet au pied» à cause de son bilan.
.@manuelvalls va marcher ces prochaines semaines avec un boulet au pied: le lourd passif de son quinquennat commun avec @fhollande#stopauPS
— Geoffroy Didier (@GeoffroyDidier) 5 décembre 2016
Le député Sébastien Huyghe, quant à lui, s'amuse de la volonté de rassemblement affichée par Manuel Valls, alors qu'il avait déclaré il y a peu de temps qu'il existait «deux gauches irréconciliables».
Alors @manuelvalls veut "Faire gagner ce qui nous rassemble" après avoir constaté qu'il y a 2 gauches irréconciliables !!! #bonjourlambiance
— Sébastien Huyghe ن (@SebastienHuyghe) 5 décembre 2016
Le candidat de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, insiste sur la «trahison» infligée par Manuel Valls à François Hollande et le rapproche d'Emmanuel Macron.
#Valls et #Macron ont trahi leur maitre #Hollande, ils trahiront aussi lâchement et cyniquement les Français.
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 5 décembre 2016
Le député centriste de Seine-Saint-Denis Jean-Christophe Lagarde rappelle que Manuel Valls avait estimé le bilan de François Hollande si mauvais qu'il ne lui restait plus qu'à démissionner.
Difficile pour @manuelvalls d'être candidat après avoir défendu que le bilan était si triste qu'il fallait que @fhollande renonce...
— JC Lagarde (@jclagarde) 5 décembre 2016
De son côté, Nathalie Kosciusko-Morizet s'inquiète de voir le Premier ministre en campagne et le Président démissionnaire, et s'interroge sur la conduite des affaires du pays.
François Hollande forfait, Manuel Valls candidat, la gauche en campagne. Qui dirige la France ?
— N. Kosciusko-Morizet (@nk_m) 5 décembre 2016
Au Front national, les commentaires sont évidemment très critiques à l'égard de cette annonce. Florian Philippot a réagi sur Twitter :
#Valls est apparemment révolté par les trahisons et les échecs de...ceux qui gouvernent le pays 😏 Terminé pour lui.
— Florian Philippot (@f_philippot) 5 décembre 2016
David Rachline, le député-maire Front national de Fréjus, condamne «le suivisme et l'atlantisme» dans lequel il estime que Manuel Valls a plongé la France.
"Sur le plan international, notre pays a été dans un suivisme atlantiste insupportable." @BFMTV#Valls
— David Rachline (@david_rachline) December 5, 2016