Présidentielle : les militants communistes votent en faveur d'un soutien à Mélenchon
- Avec AFP
Les militants communistes se sont prononcés à 53,6% en faveur d'un soutien à Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle de 2017, contre 46,4% qui lui préféraient une candidature indépendante, a annoncé samedi la direction du PCF.
«Les votes et les débats sur ces deux options ont été partagés. Quels qu'aient été leur choix, l'unité des communistes est désormais indispensable», le soutien au leader de la France insoumise devenant la décision du Parti communiste français, a-t-il indiqué dans un communiqué, au terme de trois jours de vote des militants.
Parmi les 120 000 militants du parti, sur les 56 365 cotisants à jour de leurs cotisations et pouvant donc participer au vote, 40 937, soit 72% des inscrits, ont voté ces 24, 25 et 26 novembre, ajoute le PCF dans ce communiqué intitulé «Des communistes unis pour faire grandir le rassemblement».
Résultat du vote des communistes pour 2017 : 53,6 % pour l'option 1 https://t.co/zKX9BlSsn7#PCF via @CNPCF
— PCF (@CNPCF) 26 novembre 2016
Le résultat est assez serré avec 53,6% pour «l'option 1» (soutien à Mélenchon tout en laissant au PCF son "«autonomie, critique et constructive») contre 46,4% en faveur de «l'option 2» (candidature communiste indépendante avec retrait possible «au profit d'une candidature commune d'alternative à l'austérité»).
Ce vote va à rebours de la décision de la Conférence nationale du Parti. Le 5 novembre, celle-ci s'était prononcée à 55% pour une candidature communiste indépendante et avait ainsi désavoué son secrétaire national, Pierre Laurent, favorable à l'option 1.
Partisan, lui, de l'option 2, le député communiste du Puy-de-Dôme et chef de file du groupe Front de Gauche à l'Assemblée nationale, André Chassaigne, avait mis en garde mercredi contre un ralliement à Mélenchon, qui constituerait «un coup fatal porté au PCF».
«Alors que les prétendants à droite font de la surenchère pour savoir qui prendra le plus de mesures contre les intérêts populaires et que les candidats socialistes cherchent à faire oublier le bilan du président issu de leur parti, le choix de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle peut déjouer tous les scénarios pré-établis», s'est félicitée samedi dans un communiqué l'ancienne patronne du parti, Marie-George Buffet, ralliée de longue date au co-fondateur du Parti de Gauche.
Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, a lui aussi salué auprès de l'AFP un choix fait «avec une majorité qui ne peut pas être contestée».
«Le cadre commun n'existe plus comme en 2012 avec le Front de Gauche et le PCF mènera une campagne autonome», a-t-il assuré en soulignant que les communistes avaient majoritairement choisi de «ne pas ajouter un bulletin de vote dans un paysage, à gauche, déjà très marqué par la désunion et la division».
En 2012, le PCF s'était déjà rangé derrière Jean-Luc Mélenchon dans la course à l'Elysée (11,10%), sous la bannière du Front de Gauche.