France

Primaire de la droite : suivez en direct le troisième débat crucial entre les candidats

Jeudi soir, les sept candidats de la primaire de la droite et du centre confrontent leurs idées et leurs programmes devant les caméras, pour une troisième et dernière fois avant le premier tour du scrutin, dimanche 20 novembre.

Vendredi 18 novembre

Le troisième débat de la primaire de la droite, c'est terminé !

Rendez-vous jeudi 24 novembre, pour le quatrième et ultime débat, entre les deux candidats qualifiés pour le second tour.

NKM s'est posée en rempart contre la «droite réactionnaire».

«Il y a plusieurs projets, la revanche, la nostalgie, la déprime», a-t-elle asséné à l'adresse de ses concurrents de la primaire.

Pour décrire son projet pour la France, Jean-François Copé invoque... le pont d'Arcole, franchi par Bonaparte sous les balles et parmi les flammes.

Interrogé sur sa notion «d'identité heureuse», Alain Juppé balaie les accusations de naïveté à ce sujet, assurant qu'il sait que la France «ne nage pas dans le bonheur».

«Il n'y a pas d'identité heureuse quand l'islam politique impose aux Français de changer leur mode de vie», a néanmoins lancé Nicolas Sarkozy au doyen de la primaire.

Jean-Pierre Elkabbach interroge François Fillon, sur le fait que Jean-François Copé l'aurait traité d'«imposteur», en raison du supposé échec du gouvernement qu'il a mené (sous la présidence Sarkozy) à réaliser ses promesses. NKM rebondit, amusée : «S'il suffit de se faire insulter pour prendre la parole»...

Et Nicolas Sarkozy, d'ajouter : «Dans ce cas je parlerai beaucoup».

Soyouz : succès «franco-russe», souligne François Fillon, devant un Elkabbach interloqué et un public amusé.

Coup de gueule de François Fillon, qui interpelle David Pujadas et accuse les journalistes animant le débat de couper la parole aux candidats durant leurs interventions sur des sujets majeurs.

«Vous avez une conception de ce débat en termes de spectacle. Laissez-nous nous exprimer, M. Pujadas», lance l'ex-Premier ministre.

Alain Juppé aussi «se rebelle», préférant parler du thème de la ruralité qui lui «tient à cœur», plutôt que répondre directement à la question qui lui était posée.

Jean-François Copé joue la carte de l'humour, détendant l'atmosphère durant ce débat crucial avant le premier tour de la primaire...

Régions : NKM prête à redessiner la carte des régions françaises – par exemple, élargir la Bretagne si les habitants le souhaitent.

Jean-Frédéric Poisson, interrogé sur ce sujet, décide de répondre... sur la pauvreté. Avant de revenir sur le thème des régions, et de provoquer de vives réactions parmi ses concurrents, en évoquant l'existence d'un «peuple corse».

Toujours sur le thème social, l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy promet d'interdire aux étrangers les aides sociales «non contributives».

Copé, de même, souhaite supprimer l'aide médicale d'Etat.

L'Allemagne est un modèle en matière sociale pour François Copé, qui voudrait aligner les conditions d'indemnisation du chômage sur celles allemandes, plafonner à 75% du SMIC les allocations sociales... autant de mesures, rappelle le maire de Meaux, qu'était censé mettre en place la droite lorsqu'elle était au pouvoir.

Une fois au pouvoir, le maire de Meaux entend «assouplir le code du travail immédiatement, par ordonnances».

14% de la population française vit sous le seuil de pauvreté, rappelle Alain Juppé, qui compte pour résoudre cette situation débloquer le marché de l'emploi, notamment en supprimant toutes les charges sociales sur le SMIC.

Questions sociales : Nicolas Sarkozy souhaite qu'une personne qui refuserait deux formations ou deux emplois ne puisse pas bénéficier de l'allocation sociale unique, qu'il entend créer pour remplacer notamment le RSA.

Marseillaise, levée du drapeau, blouse, service national pour collégiens : Jean-François Copé semble nostalgique d'un enseignement «à l'ancienne».

NKM elle-même s'est dite attachée à la création d'un service national pour les jeunes, afin d'enseigner les valeurs civiques, mais aussi des compétences liées à la défense du pays.

Jean-François Copé défend la suppression du Collège unique, pourfendant la «fiction égalitariste» selon laquelle un même enseignement serait adapté à tous les adolescents.

En profond désaccord, NKM pense qu'il faut sauvegarder le Collège unique, mais renforcer l'enseignement des fondamentaux et fournir des cours de soutien aux collégiens. François Fillon aussi a rappelé l'importance des fondamentaux, remis en cause ces dernières décennies, selon lui, par une «caste de pédagogues prétentieux» obéissant à une «idéologie égalitariste». Partant, l'ex-Premier ministre entend ni plus ni moins «mettre fin aux fonctions de ceux qui ont la responsabilité de ces programmes [pédagogistes]». Il a dénoncé, en outre, la volonté du gouvernement d'interdire la sélection à l'entrée des masters.

Jean-Frédéric Poisson, en outre, a souligné les difficultés de maîtrise de la langue française que connaissent certains collégiens de France.

Jeudi 17 novembre

Pour Alain Juppé, sans une UE unie, les Etats européens vont devenir les «Etats-vassaux» d'«empires» comme la Russie, la Chine et les Etats-Unis.

François Fillon, lui, veut «défendre» la «civilisation européenne».

Jean-Frédéric Poisson rappelle qu'il est le seul à avoir voté contre tous les traités d'intégration européenne, s'opposant à l'établissement d'un «marché ouvert à tous les vents», auquel celle-ci mènerait. Néanmoins, il souhaite que la France reste dans l'UE... mais remette en cause son fonctionnement actuel, dont les règles instituées par le traité de Maastricht.

Moment «détente» : Nicolas Sarkozy assure que les prix Nobel s'exprimant sur le changement climatique, cités par NKM, ne s'adressaient pas à lui.

Réagissant à une question d'une internaute sur le climat, Jean-François Copé considère qu'il faut exiger une taxe carbone sur les produits américains à l'entrée de la France, s'ils sont plus carbonés que les produits français.

Sur l'Europe, le maire de Meaux ne croit pas à un nouveau traité qui serait soumis à un référendum français.

«Naturellement», Nicolas Sarkozy rouvrira une ambassade de France à Damas.

En outre, l'ex-président de la République ne croit pas à l'Europe de la Défense et adhère aux propos de Donald Trump sur la focalisation de l'OTAN contre les terroristes.

Dans l'optique d'une Europe plus unie en matière de Défense, de protections de ses intérêts et de ses frontières, Bruno Le Maire voudrait un nouveau traité européen, soumis au peuple français.

NKM estime que la France doit augmenter son budget militaire.

Bruno Le Maire, lui, souhaite que l'ensemble des Etats européens augmentent leurs dépenses en matière de Défense... mais ne croit pas que cela, ni une Europe de la Défense, ne pourra se faire dans un avenir proche.

François Fillon assure qu'en cas de chute de Bachar el-Assad, pour les chrétiens syriens, ce sera «la valise ou le cercueil». D'après lui, le chef de l'Etat syrien bénéficie encore aujourd'hui d'un soutien populaire conséquent – ce à quoi Jean-Pierre Elkabbach réplique : «du moins ce qu'il reste» du peuple syrien.

Alain Juppé – qui s'est permis de couper la parole à François Fillon – a lui aussi assuré que la France avait la responsabilité de défendre les chrétiens d'Orient, mais considère que la transition pacifique en Syrie ne pourra pas se faire avec Bachar el-Assad au pouvoir.

Pour Jean-Frédéric Poisson, il faut arrêter de céder au chantage de la Turquie sur les migrants.

En outre, le député considère qu'il faut ré-ouvrir l'ambassade de France à Damas – sa fermeture ayant interdit au Quai d'Orsay, selon lui, de conserver une influence dans le pays. Si Bachar el-Assad quitte le pouvoir, les islamistes prendraient le pouvoir, a-t-il également affirmé.

Sur la France, Jean-Frédéric Poisson considère qu'il faut observer de plus près les actions des Frères musulmans.

Pour Alain Juppé aussi, la Turquie d'aujourd'hui n'a pas sa place dans l'Union européenne.

En outre, il considère que l'Iran joue un rôle déstabilisateur au Moyen-Orient.

Jean-François Copé en remet une couche sur la Libye, déclarant que l'intervention menée notamment par la France de Nicolas Sarkozy a renforcé les flux migratoires vers l'Europe.

Sur le dossier syrien, Nicolas Sarkozy s'est félicité que l'on sorte «du climat de Guerre froide» entre les Etats-Unis et la Russie, avec l'élection de Donald Trump, et espère la constitution d'une seule et même coalition.

Jean-François Copé considère que la France doit mettre l'Etat islamique au sommet de la hiérarchie de ses ennemis, même s'il souligne qu'aucun des candidats de la droite et du centre n'a de sympathie pour Bachar el-Assad.

Le maire de Meaux a également accusé l'intervention américaine en Irak d'avoir déstabilisé la région, de même que l'intervention en Libye de 2011 a été une erreur.

Pour François Fillon, on ne peut pas traiter le dossier syrien si l'on ne constate pas l'ampleur de l'émergence du «phénomène totalitaire» global qu'est le djihadisme, avec des volontés «génocidaires». Pour cela, l'ancien-Premier ministre souligne l'importance du dialogue avec la Russie.

Bruno Le Maire s'emporte contre Jean-Pierre Elkabbach, et exige de lui de respecter sa candidature...

Un «clash» qui a suscité des réactions sur les réseaux sociaux.

Pour Bruno Le Maire, les Etats européens devraient «demander des comptes à la Turquie», notamment sur les mesures qu'elle a prises sur la liberté de la presse, et affirmer clairement que la Turquie n'a pas vocation à entrer dans l'UE.

Sur le dossier syrien, Alain Juppé s'est dit opposé à l'envoi de troupes au sol (hors des forces spéciales).

Questionné sur Ziad Takieddine, qui affirme avoir remis des valises d'argent au régime libyen pour le compte de Nicolas Sarkozy, celui-ci s'est dit indigné, et a botté en touche.

L'ex-président de la République Nicolas Sarkozy souhaite que les Etats européens se réunissent pour défendre leur production agricole, alors que les Etats-Unis de Donald Trump, selon lui, risquent de se montrer plus agressifs en matière de défense de leurs intérêts.

Interrogé sur l'élection de Donald Trump, Jean-Frédéric Poisson y a vu un événement positif, et a affirmé à ce sujet que «les frontières [avaient] du sens».

Alain Juppé, de son côté, a mis en garde contre trois chocs, liés à cette élection : le protectionnisme, la Défense (Trump demandant selon lui aux Européens d'augmenter leurs budgets militaires) et le réchauffement climatique.

Pour NKM, le racisme et l'homophobie dont aurait été porteur le candidat républicain sont toujours détestables.

Et selon Nicolas Sarkozy, l'élection de Trump aura «deux conséquences géostratégiques majeures» : l'Amérique va défendre ses intérêts avec plus d'agressivité, et le leadership des Etats-Unis prendra fin, ce qui laissera l'opportunité à l'Europe de réaffirmer le sien.

Le troisième et dernier débat avant le premier tour de la primaire de la droite et du centre est lancé !

Un quatrième et ultime débat aura lieu le jeudi 24 novembre, entre les deux candidats qualifiés pour le second tour.

C'est la dernière chance qu'ont les sept candidats de la primaire de la droite et du centre pour convaincre les Français, avant que ceux-ci ne se déplacent vers les bureaux de vote, dimanche 20 novembre : pour la troisième fois, Alain Juppé, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, Jean-Frédéric Poisson, Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-François Copé se réunissent sur un même plateau, devant les caméras de France 2, TV5 Monde et Europe 1, afin de tenter de convaincre les électeurs de leur aptitude à concourir à l'élection présidentielle de 2017.

Cette fois, les hommes politiques seront soumis à la question par Jean-Pierre Elkabbach pour Europe 1, Nathalie Saint-Cricq et David Pujadas pour France 2 et Hervé Favre pour La Voix du Nord.

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