France

Bernard Cazeneuve s'engage à fournir de l'aide aux migrants qui retourneraient à Calais

Le ministre de l'Intérieur a promis de prendre en charge les migrants qui reviendraient à Calais, une semaine après le démantèlement complet du camp de la Jungle, qui devait pourtant signer la fin de la présence de campements illégaux en France.

«J'ai pris des engagements vis-à-vis des associations. Des dispositifs de prise en charge des migrants qui reviendraient à Calais devront être activés par l'Etat», a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans un discours de remerciement aux forces de l'ordre et aux associations pour leur travail à Calais, où il s'est rendu le 8 novembre, selon l'agence AFP.

Devant un auditoire de 200 à 300 personnes, le ministre a par ailleurs révélé «la mise en place d'un dispositif humanitaire qui demeurera et mobilisera les acteurs associatifs dans une relation de confiance». Des forces de police et de gendarmerie, a-t-il également rappelé, seront maintenues dans la région calaisienne afin de lutter contre l'immigration irrégulière et les filières de passeurs.

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Les autorités dépassées par les conséquences du démantèlement de la Jungle ?

Si les autorités avaient un plan de répartition des migrants qui habitaient dans la Jungle sur l'ensemble du territoire français – à l'exception de l'Ile-de-France et de la Corse –, les choses ne semblent pas se dérouler tout à fait comme prévu. A l'issue de la destruction du camp illégal, quelque 3 000 migrants (selon les associations) se sont en effet rendus à Paris, provoquant une multiplication des abris de fortune dans le quartier de Stalingrad, et contraignant les autorités de la capitale à mener une nouvelle opération d'évacuation d'envergure.

L'hypothèse d'un retour de migrants dans le Calaisis, évoquée par Bernard Cazeneuve, confirmerait l'échec du gouvernement à mettre définitivement fin à la présence de campements illégaux dans le pays, comme il s'y était pourtant engagé. Fin octobre, en effet, le président de la République François Hollande avait affirmé, à l'issue de l'évacuation de la lande calaisienne, que la France ne tolérerait plus sur son sol aucun camp de migrants qui, selon lui, bafoueraient les valeurs nationales de solidarité.

Cerise sur le gâteau : l'accueil des migrants provenant de Calais dans les centres de prise en charge créés par l'Etat a été perturbé par un certain nombre d'incidents. La moitié des jeunes ayant été transférés dans un établissement de Charente-Maritimes, par exemple, se sont enfuis de celui-ci, sans que les autorités aient pu suivre leurs traces.

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