«Je pense que François Hollande est disqualifié en particulier par le livre qui vient de sortir de ses entretiens avec les journalistes», a lancé François Fillon, au cours de l'émission Grand Jury/RTL/LCI/Le Figaro, en faisant référence à l'ouvrage Un président ne devrait pas dire ça. «En particulier sur un point fondamental qui est la manière dont il parle des opérations secrètes à des journalistes du Monde – qui ont par ailleurs une réputation sulfureuse – et dont il se vante au fond d'avoir conduit des opérations d'assassinats ciblées de terroristes», a-t-il dit.
«Quand on pense qu'il y a un scandale aux Etats-Unis parce que Madame Clinton utilisait son téléphone personnel pour envoyer des mails, et que chez nous cela ne fait même pas débat !», s'est-il étonné. «Cela veut dire quand même qu'il y a un problème de fonctionnement de notre système politico-médiatique», a-t-il déploré. «Il y a un problème moral. Ce devrait être un énorme scandale, qui disqualifie le président de la République», a-t-il dénoncé.
Autre candidat à la primaire, Bruno Le Maire s'est lui aussi montré critique, estimant sur France Inter/France Info/Le Monde que François Hollande «menace la sécurité des Français». «Parce que quand on commence à mettre sur la table publique des informations aussi confidentielles que celles-là, on menace la sécurité des Français», a-t-il dit, jugeant cela «inquiétant».
Dans le livre des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme, le président de la République a reconnu avoir autorisé «quatre» opérations «Homo».
Vendredi 21 octobre, répondant pour la première fois depuis la sortie du livre aux polémiques, François Hollande avait confirmé à demi-mot ces opérations. «Chaque fois qu'il y a eu des attaques contre nos soldats, chaque fois qu'il y a eu des otages qui ont été pris, enlevés et retenus, à chaque fois il y a eu des réponses appropriées», a dit le chef de l'Etat. «C'est ce que j'ai toujours annoncé publiquement», avait-il fait valoir.
Juppé et Lelouche également choqués par les révélations de Hollande
Autre candidat à la primaire, Alain Juppé, interrogé sur le sujet cette semaine, avait estimé que François Hollande n'aurait pas dû faire ces révélations, déplorant «une espèce d’obsession de la transparence». «Gouverner c'est parfois gouverner dans le secret», avait-t-il martelé.
Le député LR et ancien ministre Pierre Lellouche avait lui aussi critiqué mercredi 19 octobre des «révélations intolérables, et même dangereuses», et il avait posé la question d'une éventuelle destitution, à l'occasion d'un débat parlementaire sur les opérations extérieures.