Ni les recommandations du préfet de l'Hérault, ni les altercations survenues peu avant la délibération, n'ont empêché le Conseil municipal de Béziers d'adopter un projet controversé de référendum sur l'accueil de migrants, dans la soirée du mardi 18 octobre, a rapporté l'agence AFP. 36 des élus biterrois ont voté en faveur de ce plan, cinq élus s'y sont opposés et sept n'ont pas pris part au vote.
«Pour aller jusqu'au bout des choses, je vais maintenir le référendum et j'irai moi-même le défendre s'il le faut contre l'Etat», avait déclaré le maire de la ville, Robert Ménard, lors d'une conférence de presse en amont du conseil, selon l'AFP toujours. «Non, je ne suis pas prêt à recevoir des migrants dans ma ville», avait-il ajouté.
La semaine dernière, mercredi 12 octobre, le maire avait fait savoir qu'il comptait consulter les habitants de sa ville au sujet de l'accueil de 40 migrants, prévu par l'Etat dans le cadre du démantèlement de la «Jungle» de Calais.
Rixe au Conseil municipal et menaces du préfet
Alors que démarrait le Conseil municipal, le soir du 18 octobre, une vingtaine de personnes ont fait irruption dans la salle de la mairie, afin d'exprimer leur colère face au projet de référendum anti-accueil des migrants. Les manifestants ont eu le temps de hurler : «Ménard démission !» et «Ménard facho !», avant d'être expulsés par les forces de l'ordre. D'après la chaîne BFM TV, «les deux camps [y compris donc les élus pro-référendum] se sont invectivés et certains en sont venus aux mains».
Des scènes dont témoignent des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux.
Le préfet de l'Hérault, Pierre Pouëssel, avait lui aussi fait savoir son opposition à ce projet – de manière plus formelle : dans une lettre adressée au maire de la commune du sud-ouest de la France, le représentant de l'Etat avait déclaré que si le Conseil municipal donnait son feu vert à l'organisation du référendum, il demanderait la «censure [de celui-ci] par le juge administratif par la voie d'un référé-suspension».
Depuis l'élection de Robert Ménard en avril 2014, la justice administrative a déjà retoqué les projets de création d'une «milice» locale et de tests ADN pour les chiens que souhaitait mettre en place la ville de Béziers.