«Nous demandons au Royaume-Uni d'assumer toutes ses responsabilités dans l'accueil des mineurs isolés présents à Calais», a déclaré le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve dans une tribune publiée dans le journal britannique The Guardian, mardi 18 octobre. En effet, le membre du gouvernement français a rappelé, que, si Paris et Londres ne pouvaient se résoudre à maintenir «dans le froid et la boue» les migrants menacés par le démantèlement de la «Jungle», le gouvernement britannique s'était «engagé à accompagner la solution de cette crise en accueillant sur son sol des mineurs, dont la grande majorité exprime le souhait de rejoindre [ce] pays».
En outre, alors que 14 migrants de Calais âgés de 14 à 16 ans ont déjà pu retrouver leurs proches au Royaume-Uni, lundi 17 octobre, selon l'ONG Citizens UK citée par l'agence AFP, Bernard Cazeneuve a encouragé le gouvernement britannique à «accentue[r] cet effort, afin que chaque mineur isolé puisse bénéficier d'une protection juste et durable».
La semaine dernière, déjà, le haut responsable français avait enjoint les autorités britanniques à assumer leur «devoir moral» en ouvrant leurs portes à plusieurs centaines de mineurs isolés se trouvant dans le camp de migrants calaisien et ayant de la famille en Grande-Bretagne.
Un millier de mineurs isolés menacés par le démantèlement de la «Jungle»
Alors que les autorités françaises prévoient de raser le fameux camp de migrants de la «Jungle» de Calais, dans la région des Hauts-de-France, le devenir des quelque 1 300 mineurs sans famille qui s'y trouvent suscite de vives inquiétudes. Les organisations d'aide aux migrants avaient en effet souligné, fin septembre, que les logements alternatifs qui seraient mis à disposition par l'Etat français ne seraient pas suffisants pour héberger tous les migrants.
Fin septembre toujours, la presse britannique avait révélé que les autorités françaises comptaient sur Londres pour pallier ce problème. Le Royaume-Uni, de son côté, s'était engagé en mai dernier par la voix de son Premier ministre d'alors David Cameron à accueillir un total de 3 000 enfants non accompagnés sur son territoire (en provenance de Calais ou d'autres camps de migrants). Quatre mois plus tard, toutefois, le Bureau de l'Intérieur avait révélé que seuls 30 réfugiés mineurs avaient été accueillis.