«Lâcheté» des juges : les propos de Hollande sonnent comme une «humiliation» pour les magistrats
- Avec AFP
Le premier président et le procureur général de la Cour de cassation, ont estimé que les propos de François Hollande sur la «lâcheté» des magistrats, rapportés dans un livre, étaient une «humiliation» et posaient un «problème institutionnel».
Le premier président Bertrand Louvel a déclaré lors d'une audience solennelle que ces commentaires posaient «un problème institutionnel» et reproché à François Hollande de «diffuser parmi les Français une vision [...] dégradante de leur justice».
L'autorité judiciaire serait donc "une institution de lâcheté" pour @fhollande censé être le garant de son indépendance #OnAppréciepic.twitter.com/kqKQt9BACC
— Charles Prats ن (@CharlesPrats) 12 octobre 2016
Le procureur général Jean-Claude Marin a ajouté qu'un entretien le 12 octobre entre François Hollande et les deux hommes «n'avait pas atténué le sentiment que la magistrature [avait] ressenti face à une nouvelle humiliation».
#DirectCc "Notre entretien d'hier n'a pas atténué le sentiment que la magistrature a ressenti face à une nouvelle humiliation" JC Marin
— Cour de cassation (@Courdecassation) 13 octobre 2016
Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas a lui assuré à l'Assemblée que François Hollande n'avait pas eu «un mot», «un acte», contre l'indépendance de la justice depuis 2012, en réponse à un député Les Républicains l'interpellant sur des propos critiques du président sur les magistrats, rapportés dans un livre.
«Monsieur le député, donnez-moi un mot, un mot public du président de la République depuis 2012, dans lequel il aurait ne serait-ce que fait un commentaire sur une décision de justice. Pas un mot, encore moins une insulte, pas un acte, pas une demande d'intervention pour interférer dans une procédure, pas un jugement porté publiquement à l'occasion d'une émission télévisée sur tel ou tel magistrat», a lancé le garde des Sceaux à l'ex-magistrat Georges Fenech, qui avait dénoncé une «offense terrible».
Les magistrats ? «Une institution de lâcheté», avait tancé le chef de l'Etat selon le livre de Fabrice Lhomme et Gérard Davet, Un président ne devrait pas dire ça... «C'est quand même ça tous ces procureurs, tous ces hauts magistrats, on se planque, on joue les vertueux, on n'aime pas le politique», avait-il poursuivit.
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