Quand les services publics déraillent...
Un rapport remis mardi 26 mai au gouvernement envisage la suppression pure et simple de certaines lignes SNCF Intercités. Les usagers et les élus grognent. RT France fait le point sur ces territoires en manque de services publics.
Chaque jour, 100 000 personnes empruntent les trains SNCF Intercités qui relient les villes entre elles. Concurencées par les TGV, les TER ou encore par l'avion, le rapport du député socialiste Philippe Duron, remis mardi 26 mai au ministère des Transports, préconise donc la suppression de certaines lignes « surdimensionnées » qui coûtent plus qu'elles ne rapportent.
En premier lieu, les trains de nuit. En effet, le député socialiste estime que « leur modèle économique n'est plus viable ». D'autres liaisons sont dans le collimateur de Philippe Duron comme la ligne Hirson-Metz ou encore Quimper-Nantes. Le rapporteur propose ainsi de réduire le nombre de certains trains Intercités ou de les remplacer par des autocars. Philippe Duron, qui plaide par ailleurs pour le renforcement des lignes très fréquentées, comme Paris-Limoges-Toulouse, et un renouvellement des infrastructures vieillottes, s'est attiré les foudres des élus et des citoyens qui ont en assez de voir leurs territoires abandonnés par l'Etat.
3 excellents exemples reçus sur la dégradation "organisée" des #intercités à l'adresse monintercite2015@gmail.com pic.twitter.com/j5PWGpAAV5
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) 26 Mai 2015
Fin des #Intercités :
Je propose qu'on garde juste les 50 premières villes de France, et qu'on donne le reste en fermage au Quatar.
— Votre Père (@Votre_Pere) 26 Mai 2015
Car au delà du cas des Intercités, plusieurs villes et régions se battent en ce moment contre la suppression de certains services publics. RT France fait le point sur quelques luttes emblématiques:
Sainte-Affrique, Decazeville, Dié: les maternités menacées
13 maternités françaises sont menacées de fermeture suite au rapport de la Cour des Comptes, rendu au début de cette année. Avec moins de 300 accouchements par an, elles seraient en dessous d'un seuil de sécurité. Le rapport préconise ainsi une surveillance accrue, voire une fermeture si elles sont dans l'incapacité de se mettre aux normes.
Souvent obligées de parcourir des dizaines de kilomètres pour rejoindre des pôles de santé régionaux, les familles se mobilisent dans ces territoires pour avoir le droit d'accoucher près de chez elles.
Fermeture de classes: le Jura se sent abandonné
Depuis la publication de la carte scolaire début avril, les petits Jurassiens et leurs parents font grise mine. Département rural, le Jura se voit imposer par l'inspecteur d'académie la fermeture de 35 classes pour la rentrée prochaine, au vu de la baisse des effectifs des petits écoliers jurassiens.
Côté syndicats, on dénonce la surcharge des classes (avec en moyenne 30 élèves par classe) et le manque de prise en compte de la spéficité montagneuse et rurale du Jura. Les petits Jurassiens devront faire pour certains des dizaines de kilomètres en car pour aller à l'école.
L'Aveyron veut garder ses Postes
Le maire de Campagnac dans l'Aveyron s'est résolu à écrire au Premier ministre Manuel Valls. L'élu en a assez, dit-il à la Dépêche, des « méthodes sauvages» employées par la Poste.
Alors que le guichet devrait être ouvert quatre matinées par semaine, les habitants trouvent le plus souvent portes closes. «Le bureau de poste de Campagnac est le dernier au sein de la communauté de communes Lot-et-Serre, qui représente près de 2 000 habitants» martèle ainsi Jean-Michel Ladet qui regrette «la transformation du bureau en Agence Postale Communale (APC), une appellation qui sous couvert d'un acronyme anodin conforte la régression de la présence postale et du niveau des services à la population».
Campagnac, Estaing, etc. de nombreuses communes rurales françaises se battent ainsi depuis plusieurs semaines pour garder leurs guichets postaux ouverts.