France

Un ancien maire communiste veut éradiquer la «gangrène islamiste» et s'adresse à Hollande

André Gerin, ancien élu communiste de Vénissieux, exhorte le 27 juillet le président François Hollande à mettre en oeuvre des mesures «sans précédent» contre la montée de l'islamisme radical. Il souhaite notamment rétablir les frontières nationales.

«La France est gangrenée par l’islamisme». Les propos tranchent avec la dhoxa de mise au sein du Parti communiste. André Gerin, membre du PCF et ancien maire de Vénissieux est en colère. Alors que l’Hexagone a, de nouveau, été endeuillé le 26 juillet avec l’assassinat d’un prêtre normand par deux terroristes se réclamant de Daesh, l’ex-édile a pris la plume.

Dans une lettre ouverte au président de la République, il se dit «convaincu» qu'il faut «franchir une étape sans précédent pour rétablir l'ordre républicain et redonner à l'Etat son autorité et sa légitimité».

«Maîtrise des flux migratoires»

Celui qui dirigea Vénissieux durant 24 ans se dit persuadé qu’il existe «des territoires perdus de la République». Des propos qui font écho à ceux tenus par le ministre de la Ville, Patrick Kanner, en mars dernier. Il avait affirmé que la France comptait une centaine de Molenbeek, référence au quartier bruxellois d’où avaient été pilotés les attentats du 13 novembre à Paris.

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Pour lutter contre l’extrémisme, cette «réalité enkystée dans la société depuis plusieurs décennies», il propose plusieurs pistes. «Hausse massive des budgets régaliens et de sécurité, création d'un service civique obligatoire, mise hors d'état de nuire des terroristes potentiels, réhabilitation des frontières nationales et maîtrise des flux migratoires» en font partie. Promoteur de la loi contre le voile intégral en tant que député, il souhaite l’application véritable du texte.

La «haine de la France»

Mais au-delà de ces demandes, André Gerin se livre à une analyse de la montée du phénomène djihadiste dans l’Hexagone.

L’ancien élu communiste affirme que depuis le milieu des années 90, «une véritable idéologie de rupture et de haine de la France s’est développée, pourrissant la tête de nos gamins et la vie de nos quartiers. Elle s’est insinuée tel un virus idéologique, communautariste, antisémite, complotiste, anti-France et anti-blanc, diffusant en continu sa haine de la France.»

«Quand les ghettos sociaux deviennent des ghettos ethniques, le constat est clair : le quartier n’est plus black, blanc, beur, c’est le communautarisme qui prédomine et la loi de la charia qui devient la norme dans l’espace public», souligne-t-il.

Certains de nos adolescents ne se considèrent pas comme étant Français

Le problème du sentiment d’appartenance à la nation serait primordial. André Gerin assure que «certains de nos adolescents ne se considèrent pas comme étant Français. Ils sont d’abord et avant tout musulmans. Ils l’affirment avec arrogance et nous distillent les discours préformatés et victimaires qui leur ont été inoculés».

Pour celui qui se définit toujours comme «communiste et républicain», droite et gauche doivent faire sauter les clivages sur un tel sujet. Ils doivent d'abord partager «un diagnostic commun en définissant l'ennemi intérieur».