«Je ne sais pas de quel côté est l'indignité en ce moment, entre ceux qui n'assument pas leurs responsabilités et ceux qui font des propositions concrètes pour améliorer la sécurité dans notre pays», a lancé le député du Rhône Les Républicains (LR) Georges Fenech au micro de RTL, lundi 18 juillet, répondant aux accusations prononcées par le gouvernement contre son parti.
Georges Fenech, président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, a tempêté contre l'incapacité des membres de l'exécutif à assumer une part de responsabilité dans les vagues d'attentats qui frappent la France depuis plus d'un an : «Je sais bien qu'il n'y a pas de responsabilité politique. Personne n'a eu l'idée de présenter sa démission avec 230 morts sur les bras, aucun chef de service n'a été muté, alors qu'en Belgique, il y a eu des démissions», a fait remarquer l'élu LR.
L'homme de droite, ainsi que nombre de ses camarades de l'opposition, reproche aussi et surtout au gouvernement ne pas avoir pris de mesures assez conséquentes pour éviter les drames comme celui de Nice. «Beaucoup de choses ont été faites, je le reconnais», a-t-il assuré, avant d'ajouter que «ce que nous [Les Républicains] disons, c'est que ça ne va pas assez loin. Il faut véritablement mettre la barre très haut face à cette nouvelle forme de menace terroriste» . Or, a regretté le député, «ce gouvernement, à coups de 49.3, voudrait taire le débat – mais là, ce n'est plus possible».
Une réplique à Cazeneuve...
Cette charge antigouvernementale répondait à la prise de parole du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, un peu plus tôt dans la matinée. Au micro de RTL également, le membre du gouvernement s'était dit «attristé et choqué» par les polémiques «indignes» survenues après l'attaque au camion de Nice du 14 Juillet, qui a causé la mort de 84 personnes.
«Il n'y a pas eu de respect par un certain nombre d'acteurs de la classe politique de la période de deuil», a déploré le ministre, en faisant référence aux nombreux reproches formulés par les membres de l'opposition, au sujet de la supposée impréparation du gouvernement face à la menace terroriste.
... qui répondait lui-même aux Républicains
La veille, dimanche 17 juillet, le président du parti Les Républicains en personne, Nicolas Sarkozy, avait dénoncé – sans la désigner nommément – la politique du gouvernement en matière de lutte antiterroriste. «Personne ne pense que faire appel à la bonne volonté des citoyens pour les sortir de leur retraite et pour venir participer à une opération de sécurité ne soit pas bien. Mais il n'y a personne qui pense qu'on va résoudre le problème du terrorisme avec ça», a-t-il déclaré sur TF1.
Chez les Républicains toujours, le président de la région Paca et ancien maire de Nice, Christian Estrosi, avait accusé Bernard Cazneveuve de «mensonge d'Etat» au sujet du nombre de policiers et militaires déployés à Nice le soir de la tuerie.
Même Alain Juppé – qui n'est pourtant pas le représentant de l'aile la plus droitière des Républicains – y était allé de son reproche contre le gouvernement, assurant au lendemain de l'attentat que «si tous les moyens avaient été pris, le drame n'aurait pas eu lieu».