Attentat à Nice : «La France est en guerre», les réactions de personnalités obtenues par RT France

Attentat à Nice : «La France est en guerre», les réactions de personnalités obtenues par RT France© David Gray Source: Reuters
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Un attentat a frappé Nice le 14 juillet, faisant 84 morts et de nombreux blessés. RT France s'enquiert du regard de personnalités françaises sur cette tragédie, ses causes et la réaction politique qui devrait en découler.

Nous avons posé quatre questions à nos intervenants :

1. L’état d’urgence est-il défaillant, ou il est juste impossible d’éviter tout attentat ?

2. Quelles seront les conséquences politiques et sociales de l’attentat à Nice ?

3. Qu’est-ce que l’Etat doit faire pour vaincre le terrorisme ?

4. Etes-vous personnellement prêt aux limitations de vos droits et libertés si la lutte contre le terrorisme l'exigeait ?

Et au regard des réponses, les réactions à l’attentat à Nice sont différentes, mais vives:

Bruno Dary, général d'armée, gouverneur militaire de Paris (2007 – 2012), président du Comité de la Flamme sous l'Arc de Triomphe : «Vous pouvez prolonger l’état d’urgence autant que vous voulez, mais ça ne sert à rien» 

1. Notre pays a pendant une ou deux générations crée ses propres vulnérabilités face aux gens qui ne respectent pas notre mode de vie en commun. Vous pouvez prolonger l’état d’urgence autant que vous voulez, mais ça ne sert à rien : tant que vous avez un regroupement de plusieurs centaines de personnes, c’est une vulnérabilité. Il faut un travail de longue haleine. L’armée est très mal utilisée, les forces de sécurité aussi. Il faut que les lieux comme le Bataclan soient sécurisés, comme dans les banques, par exemple, la personne qui veut vraiment attaquer doit mettre un quart d’heure ou une demi-heure avant de pouvoir pénétrer dedans. Tant qu’on n’aura pas diminué ces vulnérabilités, n’importe qui pourra commettre de tels actes.

On dit qu’on est en guerre, mais aux Champs-Elysées on n’a pas l’impression qu’on est en guerre

2. Quand un président annonce qu’il va arrêter l’état d’urgence et que, quelques heures plus tard, il y a un attentat, ça n’est pas très sérieux. Nous sommes prisonniers d’une double donnée : d’une part la terminologie et la communication et d’autre part l’état d’urgence. On dit qu’on est en guerre, mais aux Champs-Elysées on n’a pas l’impression qu’on est en guerre. Si on est en état de guerre, la guerre c’est l’affaire des militaires qui ont d’autres choses à faire que servir de sentinelles pour garder des lieux de culte ou des gares.

Par des mesures simples on peut diminuer les vulnérabilités

3. Quand un établissement doit recevoir du public, il doit y être placé une ERP, il doit y avoir des normes de sécurité, d’évacuation. Il faut trouver de nouvelles mesures pour faire face aux vulnérabilités, au moins pour éviter de regrouper des gens, et lorsque n’importe quel type vient avec une kalachnikov, on peut mettre un signal d’alerte à chaque mètre. Le 13 novembre, j’avais été contacté par les services d’églises de Paris qui me demandaient ce qu’il fallait faire. C’est très simple. Il ne faut pas fantasmer : il faut mettre de paroissiens à l’entrée pour vérifier les sacs et les manteaux, ce qui rassure tout le monde. Mais surtout, une fois que le service a débuté, il faut fermer les portes - ce serait suffisant. Par des mesures simples on peut diminuer les vulnérabilités.

La liberté n’est pas un concept absolu

4. Lorsque vous contrôlez les gens, leurs voitures, c’est une limitation. La liberté n’est pas un concept absolu. Mais les Français sont prêts à l’admettre. Pour le défilé du 14 juillet, la police parisienne avait sécurisé une zone qui dépassait largement les Champs-Elysées et la place de la Concorde. Quelques Parisiens râlent, mais on peut les laisser râler. On organise de grandes activités et on crée, ce faisant, de nouvelles vulnérabilités».

Marie-Christine Arnautu, députée française ENL au Parlement européen, conseiller municipal et métropolitain de Nice : «Les Alpes-Maritimes et Nice c'est le premier foyer de radicalisation en France»

1. Je pense que tout fonctionne mal – je le dis en vérité depuis quarante ans – et qu'il y a une responsabilité terrible des gouvernements de droite ou de gauche qui ont acheté la paix sociale et qui ont eu une politique internationale terrible qui ont fait qu'aujourd'hui on assiste à cette guerre terrible contre l'islamisme, contre Daesh.

Je crois que maintenant il est largement temps de faire la guerre, puisqu'il s'agit d'une guerre

2. Ce qui se passe aujourd'hui c'est la responsabilité du gouvernement actuel mais aussi du précédent qui a supprimé des forces de police, de gendarmerie, qui a aussi modifié les règles de sécurité du territoire. Je crois que maintenant il est largement temps de faire la guerre, puisqu'il s'agit d'une guerre. Pour le moment on attend toujours, on est toujours en train de faire de grandes déclarations et dans les faits il n'y a rien : il n'y a pas de contrôle aux frontières... Ces fameux fichiers S dont on parle à chaque fois qu'on arrête un terroriste, on dit qu'il était connu des services de police. Donc il y a aussi un gros problème au niveau de peines de justice. Il y a un problème de contrôle des frontières évidemment, mais enfin, ils sont rentrés sur notre territoire, dans toute l'Europe c'est comme ça. C'est bien la preuve aussi que même s'il doit y avoir une coopération européenne, ça ne suffit pas : il faut que chacun reprenne la maîtrise de sa souveraineté, et puis il faut avoir aussi une politique étrangère, particulièrement vis-à-vis de la Syrie.

Les Alpes-Maritimes et Nice c'est le premier foyer de radicalisation en France

3. Les gens sont extrêmement marqués par cet attentat. Les Alpes-Maritimes et Nice c'est quand même le premier foyer de radicalisation en France : ça a été le plus grand départ des jeunes en Syrie pour faire le djihad, donc là il y a des questions à se poser.

Dans la constitution française, la sécurité c'est la première liberté. Aujourd'hui le gouvernement actuel – mais le précédent non plus – n'a absolument pas été capable d'assurer la sécurité à nos compatriotes.

Il faut avoir un gouvernement qui puisse protéger nos compatriotes. C'est urgent maintenant. Et puis il faut qu'il soit capable de se faire respecter à l'international, puisque l'Union européenne est aussi co-responsable avec tous ces flux migratoires qui arrivent en Europe. Comment faire pour savoir aujourd'hui si parmi les migrants il n'y a pas de djihadistes ou des gens qui vont commettre demain d'autres attentats aussi horribles ?

Le gouvernement actuel – mais le précédent non plus – n'a absolument pas été capable d'assurer la sécurité à nos compatriotes

4. Quand on a la conscience tranquille on n'a pas peur. D'ailleurs je crois qu'il n'y a aucune raison pour que les libertés individuelles des honnêtes citoyens soient menacées. Par contre, qu'on soit beaucoup plus dur et ferme envers les gens qu'on arrête et puis qu'on relâche, là sans doute, je pense que ceux-là ils ont à craindre et ils ont raison.

Marie-Françoise Bechtel, députée de l'Aisne, ex-directrice de l'École nationale d'administration : «Il faut mener une guerre déterminée contre Daesh et ses satellites»

1. Je ne vois pas du tout comment on pourrait éviter tous les attentats. L'état d'urgence a sans doute une efficacité par tout ce qu'on ne connait pas. C'est ça le problème : il permet par définition d'éviter qu'il arrive des choses dont on ne parle pas puisqu'elles n'arrivent pas. Donc c'est comme un grand trou noir, il est très difficile de savoir. Seules les autorités de l'Etat en charge de la sécurité publique savent quelles risques nous avons évité. Et sans doute, même elles ne les connaissent pas tous...

2. Je crois que cet attentat peut renforcer une forme d'inquiétude des Français, mais aussi de détermination. Et puis nous risquons avoir des débats politiques d'une tenue plus ou moins élevée sur la manière dont la sécurité est assumée, parce que la première chose, on se tourne évidemment vers ceux qui ont la charge de sécurité.

Il faut mener une guerre déterminée contre Daesh et ses satellites

3. Je crois, qu'il y a un vrai sujet de politique extérieure. Je crois qu'il faut mener une guerre déterminée contre Daesh et ses satellites. Mais bien entendu plus on mène la guerre, plus il y a des risques d'attentat interne. C'est un balancier. On le voit très bien d'ailleurs en ce moment : Daesh est quand même plus en position de faiblesse qu'il ne l'était il y a encore six mois. En contrepartie, pour impressionner, il commet des attentats.

Je ne suis pas favorable au Patriot Act à l'américaine, qui est un système extrêmement brutal et qui a d'ailleurs montré sa faible efficacité


4. En France, hélas, il y a une tradition de limitations de liberté dans la stricte limite de ce qui est question de sécurité. En d'autres termes, je ne suis pas favorable au Patriot Act à l'américaine, qui est un système extrêmement brutal et qui a d'ailleurs montré sa faible efficacité.

Je crois qu'il faut beaucoup réfléchir à la cyber-défense et aussi à une meilleure coordination, une meilleur présence et plus de vigilance sur les réseaux des services de renseignement. Et puis naturellement il faut réfléchir sur des actions à long terme : sur la déradicalisation et sur l'intégration – moi, je milite pour la réinstauration d'un service militaire obligatoire, qui est un élément de civisme et aussi, naturellement, qui aide à protéger le territoire.

Jacques Myard, député Les Républicains : «Si nous ne prenons pas de mesures radicales nous allons à la guerre civile»

1. La France doit regarder la réalité en face. Nous avons une cinquième colonne sur le territoire national, il est extrêmement difficile de mettre un policier derrière chaque type de terroriste et ce type de barbare. En conséquence, ce n’est plus une question de renseignement, c’est une question de société. Donc nous devons appliquer avec fermeté nos lois sur la laïcité, contrôler nos frontières, et expulser de France tous ceux qui se comportent comme des barbares.

Nous allons à la guerre civile

Si nous ne prenons pas de mesures radicales nous allons à la guerre civile. Il faut comprendre qu’il y a des dérives communautaristes qui sont, non seulement la volonté individuelle des gens de vivre selon leurs lois religieuses, mais aussi la volonté de tuer dans une sorte de guerre sainte toutes celles et tous ceux qui n’ont pas la même religion qu’eux. C’est ça la réalité. C’est malheureusement le fait d’une dérive inquiétante de l’islam qui se développe déjà depuis des dizaines d’années et qui a embrase par exemple l’Algérie, qui est en train de sévir en Tunisie, qui monte en puissance en Egypte et qui est à l’origine de la guerre civile en Syrie. C’est une guerre qui commence et elle va durer des années et des années.

C’est une mobilisation générale des esprits qu’il faut effectuer

2. Je pense que les Français vont entrer dans une phase de lucidité et vont enfin comprendre qu’il y a des groupes qui veulent remettre en cause la paix civile. Ça dépasse le cas d’un simple attentat, c’est une attaque directe contre toute la société française. Il faut bien comprendre que les Français sont tolérants, ils ne sont pas xénophobes, mais maintenant ils vont remettre les choses en perspectives et ils vont comprendre que la naïveté n’est plus de mise. Comme le disait en 1789 un noble au roi Louis XVI : «Sire, ce peuple est terrible.»

Il va y avoir des réactions, parce que bien évidemment pour éviter des réactions violentes de la part des Français il faut que l’Etat utilise tous les moyens qu’il a à sa disposition pour éliminer ces groupes, expulser les étrangers qui tiennent des propos de haine et véritablement protéger les Français. C’est une mobilisation générale des esprits qu’il faut effectuer, plus qu’une mobilisation des services de police, et il faut regarder la réalité en face.

Pas de liberté pour les ennemis de la liberté

3. Expulsion de tout individu binational qui tient des propos contraires aux lois de la République.

Mise en place d’une garde nationale dans tous les départements pour la surveillance.
Signalisation de toute personne qui est en voie de radicalisation.

Nous allons avoir des pertes encore, nous allons avoir encore des attentats – c’est évident – mais il faut maintenant se mobiliser.

C’est une suite de mesures individuelles et collectives que nous devons prendre.

Bien évidemment, l’état d’urgence doit être maintenu avec la possibilité de faire des fouilles la nuit – mesure que le gouvernement n’avait pas retenue.

Et donc, en conséquence, c’est une mobilisation générale qu’il faut.

4. La première liberté publique – c’est de vivre en sécurité. Donc la règle doit être générale pour tous – pas de liberté pour les ennemis de la liberté.

Jérôme Lambert, député socialiste : «Ce n'est pas en limitant les libertés des citoyens qu'on arrête le terrorisme»

1. Je constate que, malgré l'état d'urgence, des actes de terrorisme ont lieu dans notre pays. On peut évidemment se poser des questions par rapport à l'état d'urgence et la poursuite de l'état d'urgence. C'est très difficile pour les pays confrontés à des actes de terrorisme, surtout quand ce sont des actes terroristes qui semblent être assez isolés, commis par une seule personne – il est très compliqué de détecter une seule personne au milieu de toutes les autres.

On est déjà en état d'urgence, et les attentats continuent

2. Il est trop tôt pour savoir quelles seront les conséquences politiques de l'attentat de Nice. J'entends bien l'opposition qui demande la prolongation de l'état d'urgence. D'ailleurs le gouvernement l'a annoncée aussi. Mais je ne suis pas convaincu... On est déjà en état d'urgence, et les attentats continuent. Ce n'est pas l'état d'urgence qui peut arrêter des fanatiques mais les moyens que nous devons mettre en œuvre dans les services de sécurité, et, à plus long terme, en éliminant les foyers et les raisons d'être du terrorisme qui se situent en Syrie, en Irak, en Afghanistan, en Libye...

Pour vaincre le terrorisme il faut s'en prendre à sa cause

3. Il n'y a pas nécessairement besoin d'une bombe, d'une arme sophistiquée – un camion, un véhicule, un engin quelconque peut provoquer un carnage. Pour vaincre le terrorisme il faut s'en prendre à sa cause. Ces hommes qui passent à l'acte font ça par le biais de réseaux, quelques fois le réseau internet, quelques fois des réseaux physiques, c'est-à-dire d'autres personnes. La raison d'existence de ces réseaux, ce sont les foyers de conflits, de guerres, qu'il y a actuellement en Syrie, en Irak, en Libye, et c'est contre ces foyers de guerre qu'il faut se batter. Car les commanditaires, les gens qui animent ces idées-là sont dans ces endroits-là, et les moyens matériels qui proviennent de ces endroits-là. C'est donc bien là-bas que nous devons concentrer nos efforts.

Il faut se donner les moyens de lutter contre les terroristes et non pas enfermer la société dans des règles de plus en plus contraignantes

4. Ce n'est pas en limitant les libertés des citoyens qu'on arrête le terrorisme. Sinon, ce serait trop simple... Il faut se donner les moyens de lutter contre les terroristes et non pas enfermer la société dans des règles de plus en plus contraignantes. Cela ne sert à rien».

Nicolas Dhuicq, député Les Républicains : «L’attentat était prévisible et redouté » 

1. Il est totalement impossible d’éviter tous les attentats, mais nous devons suivre ce qui se passe en Syrie et en Irak. Par exemple lors de la libération par l’armée irakienne de la ville de Raqqa, l’Etat islamique avait utilisé plus de 300 véhicules piégées ou téléguidées contre les forces armées iraquiennes. Donc l’attentat aux véhicules, soit avec des explosifs, soit utilisés comme projectiles, était prévisible et redouté. Pour l’éviter il y a deux solutions compliqués à mettre en œuvre dans un pays en paix : la première consiste à mettre des barrages sur les routes, des chicanes, comme on fait devant les bases militaires dans les pays en guerre, pour empêcher l’accélération, et la seconde, plus importante, consiste en le changement du calibre et des armes des forces de sécurité intérieure de nos gendarmes, surveillants de l’administration pénitentiaire, et douaniers. Le calibre de 9 mm est obsolète, sa vitesse initiale est trop faible, il ne perfore pas les pare-brises. Ce que montre l’attentat de Nice, techniquement, c’est combien de balles ont été tirées par les forces de sécurité. Nous étions dans une logique d’arrêt, pour mettre en prison, aujourd’hui on est plutôt dans celle de tuer l’agresseur, de peur qu’il ait des explosifs sur lui. Vous verrez, dans les années à venir, les équipements en termes d’armes de poing et de fusils d’assaut dans la sécurité intérieure similaires à ceux de l’armée de terre.

Enfin l’opinion française commence à employer le terme «islamisme»

2. Les conséquences sociales de cet attentat c’est une sidération, le but cherché par les terroristes, c’est-à-dire empêcher une vie normale, faire les gens vivre dans la peur, les empêcher de sortir, d’avoir des activités normales. Cet attentat survient surtout au moment où l’Etat islamique commence de plus en plus à perdre pied sur les territoires contrôlés au Levant. Enfin l’opinion française commence à employer le terme «islamisme» alors qu’il y a encore un an il était très difficile pour certains responsables politiques de regarder la vérité en face et de dire qu’il s’agit d’islamisme dérivé du wahhabisme et financé par les pétrodollars du Golfe.

Nous plaidons pour le retour d’une politique gaullienne

Les conséquences politiques vont être dans la surenchère des mesures sécuritaires, qui ne pourront jamais assurer une sécurité à 100 % pour les populations civiles, mais je pense surtout qu’elles doivent être pratiques plutôt. Au plan international, nous plaidons pour le retour d’une politique gaullienne, c’est-à-dire qu’il faut partager les renseignements avec Assad, il faut travailler avec la Russie qui est la seule à avoir une politique cohérente dans la lutte contre le terrorisme.

La France ne pourra pas rester en permanence sous état d’urgence

3. La mesure essentielle est le renseignement humain. Nous avons un problème en France, tous les recrutements annoncés dans le renseignement pénitentiaire, le renseignement qui dépend de la police et de la gendarmerie nationale, ne sont pas faits, parce que nous avons un souci : le salaire de départ des fonctionnaires engages. Vous ne pouvez pas engager un jeune avec de hautes compétences qui, en particulier, possède plusieurs langues étrangères, à 1200 euros par mois. Le deuxième aspect est plus profond et politique : il faut réenseigner l’histoire de France pour que les jeunes Français et Françaises comprennent qu’il intègrent une grande nation et non qu'ils entendent un discours permanent de dénigrement de la France et qu'ils trouvent une camaraderie, une fraternité que la société ne leur donne pas dans l’islamisme.

4. Le président de la République a été oblige, sous la pression, de demander la prolongation de l’état d’urgence. La France ne pourra pas rester en permanence sous état d’urgence. D’autant plus que les perquisitions qui ont eu lieu ont montré de très faibles résultats».

Alexandre Mendel, journaliste d’investigation : «On ne répond pas fermement aux actions terroristes»

1. On mène la guerre, mais on a peur d’être condamné par la Cour européenne des droits de l’homme. Ca ne sert absolument à rien. Il faut des méthodes de guerre. On sait où ces gens habitent , mais on n’ose pas aller dans leurs appartements, fermer leurs mosquées. Au lieu de ça on les fait signer des chartes républicaines les engageant à arrêter de prôner le djihad. Ils ont un temps d’avance énorme sur nous, parce que des gens avec des méthodes simples, profitent d’un Etat très faible pour réaliser des attentats extrêmement meurtriers. Le vrai problème c’est qu’il y a un islam radical qui concerne 15 000 personne au minimum en France et qui est prêt à passer à l’action, seul ou accompagné.  

Le maire Christian Estrosi porte une très lourde responsabilité de ce qui s’est passé

2. Il y a une semaine j’étais avec deux agents de la direction centrale de renseignement intérieur (DCRI) qui me disaient : «Il se prépare quelque chose de terrifiant à Nice». Eux, ils pensaient à l’aéroport ou à la Promenade des Anglais. Je n’ai malheureusement pas été très surpris. Nice est une ville connue, il y a 19 mosquées clandestines à Nice, c’est un record en France. Le maire Christian Estrosi porte une très lourde responsabilité de ce qui s’est passé, car il a laissé pousser ces mosquées.

250 personnes à Nice sont suivis pour les faits de radicalisation, c’est le record devant Paris

Nice est une des villes les plus connues pour le nombre des djihadistes partis, c’est la ville d’où vient Omar Omsen, il y a eu 55 départs pour le djihad. 250 personnes à Nice sont suivies pour faits de radicalisation, c’est un record, devant Paris ! Il y a une véritable faute de l’Etat, quand le jour de la fête nationale française, sur la Promenade des Anglais il n’y ait pas eu de coordination policière pour empêcher la circulation.

Ce qui s’est passé à Nice n’est qu’un hors-d’œuvre de ce qui va se passer à la rentrée

3. Non seulement aujourd’hui la France est blessée dans sa chair, mais elle est blessé également dans ce qu’elle représente, ses forces armées. Comment  se fait-il que dans un pays en état de guerre des imams dont on sait qu’ils prêchent le djihad sont toujours en liberté ? On ne répond pas fermement aux actions terroristes. Puisqu’on est en état de guerre, faisons la guerre et on pensera ensuite à la Cour européenne des droits de l’homme. Il faut mettre en prison des imams, aller d'appartement en appartement, d'immeuble en immeuble, de salle de prière en salle de prière, arrêter ceux dont on connaît les identités et les sympathies pour le djihad. Je pense que ce qui s’est passé à Nice n’est qu’un hors-d’œuvre de ce qui va se passer à la rentrée. La force de Daesh est de viser symboliquement  les choses qui vont mette la France en guerre civile. 

Cet attentat change beaucoup la donne

4. 90 % des Français sont capables de sacrifier des déplacements, de contrôle aux frontières, aux aéroports pour avoir la sécurité de leurs proches. A Nice sont morts des enfants, ce qui n’est pas la même chose qu’au Bataclan ou à Stade de France ou Charlie Hebdo. Cet attentat change beaucoup la donne. La réponse doit être extrêmement ferme. Il faut cesser de faire toujours semblant, de trouver des excuses à ceux qui nous veulent du mal et veulent nous tuer. La France est un pays en guerre et les lois européennes l'empêchent de faire la guerre. Il va falloir aujourd’hui installer une loi martiale, mais pour cela il faudra peut-être attendre de changer de président. La France est littéralement au bord de la guerre civile. A un moment, le seuil de tolérance sera dépassé.»

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