A Paris, la crainte d'un mini Sangatte

A Paris, la crainte d'un mini Sangatte Source: Reuters
Un camp de réfugiés sous le pont de la Chapelle à Paris
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L'installation de migrants sous une station de métro fait craindre un nouveau Sangatte en plein Paris. Les autorités municipales, dépassées par la situation, ont mandaté des associations de solidarité pour aider les réfugiés.

Sous le bruyant métro aérien de la station La Chapelle dans le 18ème arrondissement de Paris, le nombre de réfugiés qui ont établi leurs tentes a explosé. Soeur Marie-Jo, coordinatrice des actions de solidarité de la Paroisse Saint-Bernard décrit une situation qu'elle juge «catastrophique»: «Nous sommes passés d'un campement de 25 personnes en 2010 à plus de 600 personnes aujourd'hui. Il y a principalement des hommes, mais j'ai pu aussi constater la présence d'une vingtaine d'enfants et de femmes, enceintes pour certaines».

Entre arrivées continues et départs constants, l'Association France Terre d'Asile a indiqué à RT France qu'il était difficile d'évaluer le nombre exact de ces réfugiés. Contactée à son tour, la mairie du 18ème estime quant à elle que la population du camp avoisine 200 personnes.

Ces réfugiés, Erythréens, Soudanais, Tchadiens et Nigériens pour la plupart, dépendent largement des organisations non gouvernementales comme Médecins du Monde, mais également d'œuvres caritatives confessionnelles comme la Paroisse Saint-Bernard, toute proche, les compagnons d'Emmaüs ou encore l'association musulmane Miséricorde.

D'après les associations sur place, les pouvoirs publics se contentent de réaliser un nettoyage régulier du camps et la police réalise quelque fois, mais peu, des contrôles d'identité qui débouchent sur une obligation de quitter le territoire français (OQTF), la plupart du temps ineffective.

Sœur Marie-Jo constate cependant une évolution dans le comportement des autorités publiques : «Depuis septembre dernier, la police ne fait plus de contrôles d'identité et ne confisque plus leurs tentes aux réfugiés. Plus encore, la mairie a installé quatre sanitaires. Tous les jeudis, les services de la ville passent pour nettoyer le camp et les réfugiés collaborent avec eux».

Devant cette situation, la mairie du 18ème gère tant bien que mal, l'asile et l'hébergement n'étant pas de sa compétence mais de celle de l’Etat. Mais face aux difficultés croissantes provoquées par cet afflux de réfugiés, un récent vote du conseil municipal a demandé au Préfet de police et au Préfet de région d'«étudier les possibilités d'hébergement des personnes, et dans le cas d'une évacuation, que celle-ci soit réalisée dans des conditions dignes et que des mesures vigoureuses soient prises contre les passeurs».

Cependant, l'association Terre d'asile qui aide ces réfugiés à se retrouver dans le dédale administratif du droit d'asile français pointe un paradoxe : près d’un tiers des réfugiés ont fait une demande en France. 

Mais pour pouvoir procéder à une telle demande, les migrants doivent se déclarer à la Préfecture, puis déposer un dossier auprès de l'Office français de la protection des réfugiés et des apatrides (l'OFPRA). Un parcours long et difficile qui dure en moyenne 20 mois, selon les chiffres de l'organisme public. Et durant ce laps de temps, ces demandeurs d'asile n'ont pas le droit de travailler et entrent alors dans une zone grise où ils ne sont ni régularisables, ni expulsables.

Une situation juridiquement bancale de «ni-ni» que le rapport de la Cour des comptes avait déjà dénoncée en avril dernier.

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