Manifestations contre la loi Travail : la famille d’un jeune homme dans le coma porte plainte
La famille de l’homme grièvement blessé à la tête lors d’une manifestation contre la loi travail à Paris la semaine dernière a décidé de porter plainte contre X. Elle accuse un CRS d’être responsable de l’incident.
«Violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique.» Voici l’objet de la plainte déposée auprès du procureur de la République de Paris par la famille d’un jeune homme de 28 ans qui était venu filmer la manifestation contre la loi Travail qui s’est tenue le 26 mai dans la capitale. Grièvement blessé à la tête, il s’était effondré avant de tomber dans le coma.
Les proches du blessé s’appuient notamment sur des vidéos de la scène qui tournent sur internet. On y voit un policier en tenue anti-émeute lancer une grenade à terre, puis, l'instant qui suit, le jeune homme, qui portait une petite caméra Go Pro, s'effondrer au sol, la tête en sang.
Loi travail: plainte d'une famille contre la police https://t.co/IXQEtpehte
— Louise de Lannoy (@LoudL) 3 juin 2016
Une enquête longue et difficile
«A ce stade, d'un point de vue médical, il n'est pas établi que les blessures soient consécutives à l'utilisation de l'arme», une grenade de désencerclement, souligne une source proche de l'enquête.
Le préfecture de police précise qu’au moment des faits, «une centaine de personnes a pris à partie cinq fonctionnaires de police qui procédaient à une interpellation et ont dû se retrancher dans une résidence privée dans l'attente de l'arrivée de renforts».
Une enquête a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Pour le moment, le fonctionnaire visé n’a pas été entendu. Il a rendu compte de son action dans un rapport administratif.
L’investigation s’annonce longue et complexe. Une source proche de l’enquête explique que tout l’enjeu sera d'«établir si ses blessures sont compatibles avec le jet de la grenade et si l'utilisation de cette arme a été faite dans les règles».
Depuis le début de la mobilisation contre la loi Travail, les violences qui émaillent régulièrement les cortèges ont fait plusieurs blessés du côté des manifestants comme des forces de l'ordre. Jeudi, à Rennes, une charge de la police a déclenché une polémique. Cinq manifestants ont notamment été conduits aux urgences pour des coups de matraque. Le 28 avril, plusieurs opposants à la loi El Kohmri ont attaqué les forces de l'ordre faisant plusieurs blessés dont un policier qui avait été accueilli par les médecins dans un état d'urgence absolue.