«L'ensemble de notre système de gouvernance est obsolète» estime le secrétaire d'Etat Thierry Mandon
Dans un entretien au «Journal du Dimanche» le secrétaire d'Etat chargé de l'Enseignement Thierry Mandon s'est livré à une critique détaillée du fonctionnement des institutions politiques françaises, notamment sur la lenteur du processus législatif.
«C’est l’ensemble de notre système de gouvernance qui est obsolète. A tous les niveaux, les mécanismes de prise de décision sont grippés en France. Nous devons mener une réflexion globale pour remettre cette machine en état de marche», déplore ce dimanche 22 mai Thierry Mandon dans les colonnes du Journal Du Dimanche. Annonçant qu’il rendra prochainement à François Hollande un rapport sur l'organisation de la vie politique, le secrétaire d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche en a profité pour tirer à boulets rouges sur le fonctionnement des institutions françaises.
Thierry Mandon : "Notre machine à décider tourne dans le vide" https://t.co/BWK9htmYap Par @Valdiguiepic.twitter.com/df9EvzZL6J
— Le JDD (@leJDD) 22 mai 2016
«Un système qui écarte les Français de la décision»
L'analyse de Thierry Mandon procède d’un double constat : le premier, celui du décalage entre les capacités des citoyens et la manière dont s’organise la démocratie française. «Les Français d’aujourd’hui sont plus cultivés, plus éduqués, ont davantage d’esprit critique. Or ces aspirations à participer et à être écoutés ne sont pas prises en compte. On gouverne et on parle encore aux citoyens comme il y a cinquante ans, alors qu’ils sont surinformés et maîtrisent même leur propre accès à l’information…». «Notre système est à bout de souffle» selon le secrétaire d’Etat, un système «qui écarte les Français de la décision».
Excellente itw de Thierry Mandon dans le JDD : "Notre machine à décider tourne dans le vide" https://t.co/YC5IHg8Nstpic.twitter.com/ZqZRypcQ1t
— Soazig Le Nevé (@soazigleneve) 22 mai 2016
Second cheval de bataille du secrétaire d’Etat : la lenteur du processus législatif. Dix-huit mois séparent actuellement l’annonce d’une réforme et le vote définitif d’un texte. Il faut encore attendre une année entière avant l’application du texte, pour s’apercevoir quelque fois in fine que sa mise en pratique est devenue obsolète. Pour le ministre, c’est «l’impréparation du texte en amont» qui est en cause. Pour le rénover, Thierry Mandon s’inspire du système législatif britannique et le principe de «sunset close» : une loi est votée à durée déterminée, pour deux ou trois ans, puis on en contrôle les effets.
Et Nuit Debout dans ce cas ? «La place de République et les manifestations rassemblent, pour une partie, des gens qui appellent à une autre démocratie. Ils ont raison», affirme le ministre.
Pour sortir de cet écueil démocratique Thierry Mandon propose de «mener une réflexion globale pour remettre cette machine en état de marche. Oui, il faut avoir le courage de revoir profondément la façon dont on dirige le pays…»