Le Parlement adopte une troisième prolongation de l'état d'urgence post-attentats, jusqu'à juillet
Pour la troisième fois, le Parlement a adopté jeudi, par un vote de l'Assemblée, une prolongation de l'état d'urgence post-attentats, jusqu'à fin juillet, pour assurer la sécurité de l'Euro 2016 et du Tour de France.
Après le Sénat, les députés ont voté à leur tour cette prolongation de deux mois, par 46 voix contre 20 et deux abstentions, après un débat très politique, émaillé de passes d'armes entre la droite, l'extrême droite et le gouvernement.
Les députés devaient ensuite, dans l'après-midi, donner leur feu vert au projet de réforme pénale, censé prendre le relais de l'état d'urgence avec ses nouvelles mesures antiterroristes.
L'état d'urgence, instauré par François Hollande après les attentats du 13 novembre, avait déjà été prorogé de trois mois par le Parlement en novembre, puis encore en février.
«A l'heure actuelle, la menace terroriste demeure à un niveau élevé et la France représente une cible», a plaidé le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Si la droite a voté pour, elle a cependant déploré, par la voix d'Eric Ciotti (LR), un «état d'urgence au rabais» puisque la prolongation ne prévoira plus de recours aux perquisitions administratives et durera deux mois, là où le groupe Les Républicains en aurait souhaité six.
Intervention de Marion Maréchal-Le Pen sur la prorogation de l'état d'urgence https://t.co/QQ1bi80O8p
— avignondemain (@avignondemain) 19 mai 2016
Largement utilisées après les attentats de Paris et Saint-Denis, les perquisitions administratives «ne présentent plus le même intérêt opérationnel» désormais, avance le ministre.
Les députés Front de gauche et une majorité des écologistes ont voté contre «une banalisation de l’état d'exception», selon la formule du communiste André Chassaigne, et «un dispositif de maintien de l'ordre» pour l'écologiste Sergio Coronado.