Manifestations contre la Loi Travail : situation très tendue hier et aujourd'hui à Rennes
De 200 à 300 jeunes ont défié les forces de l'ordre et dégradé de nombreux bâtiments dans le centre de Rennes vendredi soir. Le préfet invite les habitants «à éviter le centre-ville» ce samedi en prévision d'une manifestation interdite.
Ce vendredi soir a été particulièrement mouvementé à Rennes. Plusieurs centaines de personnes ont participé à une manifestation spontanée, commettant de nombreuses dégradations sur leur passage. Un commissariat, des agences bancaires ou encore l'hôtel de ville ont été touchés, ainsi que des magasins de prêt-à-porter. A l'origine de ce mouvement de foule, l'évacuation par les gendarmes mobiles et le Raid d'une salle municipale (rebaptisée «Maison du peuple») occupée illégalement depuis une douzaine de jours par les opposants à la Loi Travail.
Les gendarmes mob par la grande echelle pour deloger derniers occupants de la salle de la cite #Rennes#LoiTravailpic.twitter.com/LLRSEwxRGl
— gilles le morvan (@gilleslemorvan) 13 mai 2016
Ce samedi, la préfecture a annoncé l'interdiction d'une nouvelle manifestation «contre les violences policières». A cette occasion, le préfet d'Ille-et-Vilaine a invité les Rennais «à éviter le centre-ville cet après-midi» lors d'une conférence de presse.
Hier soir, alors que la manifestation se déroulait pacifiquement depuis 20 heures, la situation s'est considérablement dégradée à partir de 21h30, quand certains manifestants ont commencé à endommager le mobilier urbain et les caméras de surveillance de la place Sainte-Anne. Les policiers ont fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les casseurs. Ces derniers se sont alors dirigés vers le centre-ville de Rennes, cassant et dégradant de nombreuses vitrines sur leur passage.
#Rennes débordement #PlaceHoche#LoiTravailpic.twitter.com/9IEQLoccd8
— Maitre Q® (@QuentinBml) 13 mai 2016
#Rennes les vitres de l'hôtel de ville brisées pic.twitter.com/9EymUXMAaG
— Ouest-France 35 (@ouestfrance35) 13 mai 2016
Les locaux du Ps vises par les manifestants à #Rennespic.twitter.com/CWYmKH9U81
— FB Armorique (@bleuarmorique) 13 mai 2016
«Nous avons eu affaire à des actions commando très violentes préparées, avec des manifestants très mobiles qui se divisaient parfois en plusieurs groupes», a indiqué le préfet délégué de la zone de défense et de sécurité ouest Patrick Dallennes, ajoutant que deux personnes avaient été interpellées.
Une manifestation violente est annoncée ce samedi, rassemblant 700 casseurs selon les autorités. «Je mettrai à la disposition du préfet le renfort nécessaire de forces de l'ordre pour que toute infraction à cette interdiction de manifester donne lieu à interpellation et que les auteurs soient mis à disposition de l'autorité judiciaire», a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. La préfecture a annoncé le déploiement d'un dispositif policier «très conséquent».
#Rennes CRS et canon à eau positionnés place Bretagne. pic.twitter.com/aeycdkqTx0
— Samuel Nohra (@SamuelNohra) 14 mai 2016
"Aucune violence ne doit être acceptée" selon François Hollande
Interrogé ce samedi sur la situation à Rennes depuis le Nigéria où il est en visite, Le Président de la République a dénoncé les nombreuses dégradations causées par des casseurs dans le centre-ville. Le chef de l'Etat estime qu'"aucune violence ne doit être acceptée".
Depuis plusieurs semaines, Rennes est le théâtre d'affrontements violents et spectaculaires entre des manifestants hostiles à la Loi Travail proposée par le gouvernement, et les forces de l'ordre. Pour rappel, le 28 avril dernier, un jeune manifestant à perdu un œil lors d'un tir de lanceur de balle de défense (LBD), communément appellé «Flash-Ball».