France

Des évangélistes protestants parodient la caricature de Charlie Hebdo sur Dieu

Intitulée «2000 ans après. Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font» la caricature est une réponse à celle publiée mercredi par le journal satirique, un an après l'attentat qui a visé ses locaux.

Charlie Hebdo continue de faire des vagues. A peine son numéro spécial paru ce mercredi, soit un an après les attentats qui ont endeuillé sa rédaction, l'hebdomadaire s'est vu à son tour croqué par l'Entente des Églises protestantes évangéliques de l'eurométropole de Strasbourg par le biais d'une fausse une.

Sur celle-ci, le titre «Charlie Hebdo» a été remplacé par «Notre Père» avec une typologie similaire. Le titre original «Un an après. L'assassin court toujours » qui faisait référence aux paroles de Jésus sur la Croix rapportées par les Évangiles, a laissé place à «2.000 ans après. Pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu'ils font». Quant au dessin, un crayon effaçant les «usages abusifs» attribués à la liberté d'expression qualifié de «si précieuse» a remplacé la représentation de dieu doté d'une barbe, armé d'une kalachnikov et portant des habits ensanglantés sous l’œil «omniscient». «Nous, chrétiens, ne répondons pas aux attaques par la moquerie, l'offense et l'incitation à la querelle mais par le pardon", peut-on lire dans le petit texte accompagnant en ligne cette une» font savoir les évangélistes dans un communiqué.

Si pour l'heure chacun allait de son commentaire sur les réseaux sociaux, les représentants de culte se sont fait plutôt discrets. La Conférence des évêques de France (CEF) a déclaré via twitter: "La CEF ne commente pas ce qui ne cherche qu'à provoquer», ajoutant néanmoins : «Est-ce de ce genre de polémique que la France a besoin ? «Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM) quant à lui, a souligné lors d'un débat à l'Assemblée nationale que «la liberté d'expression doit être totale». «Je n'ai jamais dit que j'étais blessé par ce dessin, mais si des croyants disent qu'ils se sentent heurtés, il faut leur reconnaître cette liberté-là», a déclaré Anouar Kbibech.

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