«Ça sera entre eux et nous» : Mélenchon lance sa campagne 2027 à Saint-Pierre-des-Corps
© Compte X @JLMelenchonÀ Saint-Pierre-des-Corps, bastion cheminot et historique de la gauche, Jean-Luc Mélenchon a tenu une réunion publique le 16 novembre 2025, amorçant sans le dire sa quatrième candidature à la présidentielle. Il a dénoncé le RN et fustigé Emmanuel Macron devant un auditoire particulièrement nombreux.
Jean-Luc Mélenchon, tribun infatigable, a choisi l’Indre-et-Loire pour tracer les contours de sa « nouvelle France ». Devant plus de 500 militants venus de toute la région, tandis qu'une centaine restaient dehors faute de places, le fondateur de La France insoumise est intervenu pendant près de deux heures. Son discours était retransmis en direct sur les chaînes d’info et ses réseaux.
« Le peuple de la nouvelle France peut tout changer »
« Le peuple de la nouvelle France peut tout changer. C’est celle des jeunes et des femmes, qui ont désormais les droits auxquels elles peuvent prétendre », a-t-il lancé, appelant à bâtir « un monde neuf » contre l’« absurde, cruel, violent » héritage macronien. La ville de Saint-Pierre-des-Corps, avec ses 15 000 habitants et 23 % de pauvreté, n’a pas été choisie au hasard : « C’est une ville honnête composée de braves gens ». Lors de sa prise de parole, Jean-Luc Mélenchon a fustigé le bilan d’Emmanuel Macron : « 25 000 personnes ont été expulsées de leur logement : l'ex-ministre macroniste du logement a assumé ce bilan. Qu'il soit maudit ! »
Être pauvre, c'est supporter la solitude obligée.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 16, 2025
Être pauvre, c'est devoir affronter les privations de nourriture, de déplacements, de loisirs.
En France, un quart des Français renonce à des soins pour des raisons financières.
25 000 personnes ont été expulsées de leur… pic.twitter.com/QI19Ru1kfh
Déjà trois fois candidat à la présidentielle, Mélenchon a dénoncé l’explosion de la misère depuis 2017, la France étant devenue selon lui « le pays d’Europe où la pauvreté a le plus augmenté ».
Installer le match contre le RN
Fidèle à sa stratégie de la tortue, Mélenchon avance seul, au lendemain d’une primaire annoncée par la gauche unitaire : PS, Écologistes, L’Après, Debout ! et Génération.s, pour l’automne 2026, sans lui ni Raphaël Glucksmann.
Le leader insoumis, le sait, les sondages le placent systématiquement en tête des candidats de gauche, loin devant Olivier Faure ou Marine Tondelier (autour de 4 %). Il imagine déjà un second tour face à Marine Le Pen ou Jordan Bardella : « À la fin, ça sera entre eux et nous », martèle-t-il, opposant la gauche radicale au Rassemblement national.
Le RN, accuse-t-il, veut « enlever 100 milliards d’euros à l’État » et dérembourser les médicaments des malades chroniques, au cœur d’une « épidémie de cancers, de diabète et d’obésité ».
Le RN propose d'enlever 100 milliards d'euros à l’État et aux collectivités locales. Par exemple :
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 16, 2025
- 5 milliards de coupes dans les services publics locaux
- 4 milliards de coupes pour les associations
Ils sont d'accord avec le gouvernement pour les déremboursements pour les… pic.twitter.com/eQXxMZFxpi
Jean-Luc Mélenchon défend la Sécurité sociale octogénaire et la retraite par répartition, balayant au passage l’implantation de Shein, les accidents du travail ou la suspension de la réforme des retraites.
Enfin, l’ancien parlementaire de 74 ans assume son image sulfureuse : « Il paraît que je suis infréquentable. Eh bien, ce sont des malédictions qui me réjouissent ».
À dix-huit mois du scrutin, le fondateur de La France insoumise jette les bases d’une bataille électorale, misant sur sa base solide pour contrer l’hostilité ambiante et les divisions à gauche.