France : réouverture de MaPrimeRénov’ avec des restrictions budgétaires et des critiques

MaPrimeRénov’ rouvre le 30 septembre avec un quota de 13 000 dossiers pour les plus modestes, malgré des restrictions budgétaires et des exclusions. En France, les durcissements et la lutte contre la fraude (229 M€ évités en 2024) inquiètent le secteur du bâtiment, qui appelle à un système stable.
En France, le ministère du Logement a annoncé la réouverture, le 30 septembre, du guichet MaPrimeRénov’, fermé cet été pour des raisons budgétaires et de lutte contre la fraude. Cette reprise concerne uniquement les demandes de subventions pour des rénovations énergétiques d’ampleur, les plus performantes mais coûteuses, avec un contingent strict de 13 000 dossiers acceptés d’ici fin 2025, dont le traitement sera reporté au premier trimestre 2026, sous réserve du vote de la loi de finances.
La priorité sera donnée aux propriétaires très modestes touchés par la précarité énergétique, dans le respect d’une enveloppe budgétaire 2025 déjà tendue, alors que les Français commençaient à s’engager dans ces travaux. Les conditions d’éligibilité se durcissent : seuls les logements classés E, F ou G au diagnostic de performance énergétique (DPE) restent concernés, excluant les étiquettes D, tandis que les plafonds de subvention passent de 70 000 à 30 000 ou 40 000 euros selon la performance, le bonus de 10 % pour quitter le statut de passoire énergétique étant supprimé.
Fraudes en série
À partir du 1er janvier 2026, l’isolation des murs et les chaudières biomasse seront exclues du parcours « mono-geste ». Ces ajustements, inscrits dans des décrets publiés avant la chute du gouvernement de François Bayrou début septembre, visent à réduire les dépenses mais suscitent l’ire du secteur du bâtiment.
Olivier Salleron, président de la Fédération française du bâtiment, réclame un système stable, avertissant que, sans retour en arrière, la rénovation énergétique risque de stagner. La fraude, détectée grâce à Tracfin et à la direction générale des finances publiques, a conduit à identifier 5 000 dossiers d’ampleur et 8 000 « mono-geste » frauduleux cet été, avec des sanctions contre les entreprises concernées.
En 2024, l’Agence nationale de l’habitat avait évité 229 millions d’euros de fraudes, bien que 8 millions aient été confirmés et 50 millions suspectés. Par ailleurs, des taux de crédit immobilier bonifiés sont proposés pour encourager les rénovations, mais les professionnels craignent que les restrictions budgétaires freinent l’élan, dans un contexte où le gouvernement doit concilier économie et transition énergétique avant les débats parlementaires.