Le 18 septembre, l’intersyndicale, réunie pour la première fois depuis 2023, a mobilisé 506 789 personnes, dont 55 000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur, contre un million revendiqué par la CGT.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a qualifié cette journée de « succès ». Son objectif était de peser sur le budget 2026 et d'adresser un « avertissement clair » au nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu. Cette mobilisation, bien que significative, reste en deçà des prévisions (600 000 à 900 000) et des grands mouvements de 2023 contre la réforme des retraites, qui avaient rassemblé jusqu’à 1,28 million de personnes.
Violences et arrestations : le bilan sécuritaire
Comparée aux 197 000 manifestants du 10 septembre (« Bloquons tout »), la mobilisation syndicale marque une nette hausse. Une réussite ternie par des incidents qui ont émaillé les cortèges de manifestants. Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 26 policiers et gendarmes blessés, 700 actions et 309 interpellations pour 134 gardes à vue.
Pour faire face aux débordements, 80 000 à 100 000 policiers et gendarmes, appuyés par 24 véhicules blindés et dix camions à eau, ont été déployés. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a salué l’efficacité des forces de l’ordre, qui ont déjoué 95 tentatives de blocages (dépôts de bus, lycées, axes routiers).
À Rennes, 21 interpellations et trois blessés ont été dénombrés parmi les forces de l'ordre après des jets de projectiles. À Lyon, un journaliste de France Télévisions et deux policiers ont été touchés lors d’affrontements impliquant gaz lacrymogènes et mortiers d’artifice. À Paris, 31 interpellations ont eu lieu, avec des actes de vandalisme contre des commerces, un fast-food et une banque, souvent attribués aux black-blocs. À Valence, un manifestant a été blessé par un tir à plomb, tandis qu’une tentative de sabotage d’un réseau d’eau en Martinique a été déjouée.
La suite du mouvement
Après deux mobilisations les 10 et 18 septembre, plusieurs organisations de gauche appellent à une nouvelle mobilisation dimanche 21 septembre à Paris.
Loin des grands mouvements sociaux de 2010 ou 2023, les manifestations du mois de septembre ont probablement pâti de la nomination rapide d’un nouveau Premier ministre en remplacement de François Bayrou qui cristallisait les critiques.