Jeudi 18 septembre
Deux blessés à Lyon dans des heurts
Deux personnes ont été blessées à Lyon dans des heurts en marge de la mobilisation, selon la préfecture. Il s’agit d’un journaliste et d’un policier qui a perdu une dent après un tir de mortier.
BFMTV a, pour sa part, indiqué que les forces de l’ordre ont interpellé trois personnes à Lyon. À la mi-journée, 20 000 manifestants ont été dénombrés dans la ville, selon la CGT.
Environ 50 manifestants ont pénétré dans l'enceinte du ministère de l'Économie
Une cinquantaine de manifestants ont pénétré dans l’enceinte du ministère de l’Économie, avant d’en ressortir quelques minutes plus tard, selon RMC.
17,06 % d'enseignants grévistes, selon le ministère de l'Éducation
Environ 17,06 % des enseignants sont actuellement en grève, ce qui est nettement inférieur aux chiffres des syndicats, a rapporté BFMTV, citant le ministère de l'Éducation. Plus précisément, les données indiquent que 17,48 % dans le premier degré et 16,78 % dans le second sont en grève. Le taux moyen de grévistes s'élève à 14,16 % en incluant les autres types de personnels.
Des heurts à Lyon
À Lyon, de premiers affrontements se sont produits. La police a tiré des gaz lacrymogènes au moyen de mortiers, tandis que les manifestants ont jeté des projectiles en direction des forces de l’ordre.
Selon les derniers chiffres de la police et de la gendarmerie françaises, 95 personnes ont été interpellées dans tout le pays. Quinze l’ont été en région parisienne. Trente-trois gardes à vue sont en cours.
Au moins 13 000 manifestants à Marseille
Au moins 13 000 manifestants sont descendus dans les rues de Marseille, a rapporté BFMTV, citant les autorités. Le cortège s'est élancé dans le calme après plusieurs interpellations dans la matinée. Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a rejoint le cortège.
Nantes : la police tente de scinder le cortège, des affrontements éclatent
À Nantes, des affrontements ont éclaté entre les manifestants et la police après que les forces de l'ordre ont tenté de diviser un immense cortège en deux parties. La police a lancé des gaz lacrymogènes. Les manifestants ont répliqué en jetant des bouteilles.
L'usine d'armement EUROLINKS, qui vend du matériel militaire à Israël, bloquée à Marseille
Les manifestants ont bloqué l'usine d'armement EUROLINKS à Marseille. Gabriela Cathala, députée de l'Assemblée nationale de La France insoumise, a salué leur action. « Bravo aux manifestants qui bloquent actuellement à Marseille l'usine d'armement EUROLINKS, qui vend du matériel militaire à Israël et se rend complice du génocide en Palestine », a-t-elle écrit sur X.
Bruno Retailleau a « besoin de la violence », affirme Jean-Luc Mélenchon
Jean-Luc Mélenchon a qualifié le ministre de l'Intérieur de « provocation ambulante ». « Toute action violente ne sert qu'une seule et unique personne, M. Retailleau, qui a besoin de la violence, qui a besoin des poubelles qui brûlent pour affirmer son rôle de sauveur », a-t-il lancé.
Le fondateur de La France insoumise a ajouté que Bruno Retailleau était « odieux », et qu’il représente « une forme de notre pays raciste, rabougrie, haineuse, méfiante contre tout et tout le monde ». Selon lui, le ministre de l'Intérieur donne l'impression de « détester la vie ».
10 000 manifestants, 230 actions, 95 tentatives de blocages depuis ce matin
Selon les chiffres donnés par Bruno Retailleau, 10 000 manifestants ont participé à 230 actions depuis ce matin. 58 personnes ont été interpellées, dont 11 en région parisienne. 95 tentatives de blocage ont eu lieu, a noté le ministre de l’Intérieur, ajoutant que les actions de blocages « ont été moins intenses que prévues pour cette première partie de la journée, sans doute déstabilisées par la présence massive des forces de l'ordre ».
45 % de grévistes dans les collèges et les lycées
45 % des membres du personnel des collèges, des lycées et des CIO sont en grève ce 18 septembre en France, rapporte le SNES-FSU. Selon le communiqué, des établissements sont fermés dans l’académie de Limoges ou celle de Versailles.
« Cette forte mobilisation des personnels du second degré [...] témoigne d'une profonde colère face aux conditions de rentrée, au déclassement salarial et à la mise à mal de l'école publique », a estimé le syndicat.
De plus, les élèves du lycée Hélène Boucher participent aux manifestations, rejoints par les grévistes du dépôt RATP de Lagny. Les syndicalistes de la CGT soutiennent les élèves du lycée Maurice Ravel. À Toulouse, la faculté du Mirail est également bloquée.
Bruno Retailleau « met de l'huile sur le feu », estime la secrétaire générale de la CGT
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, déplore sur France Info que les manifestants soient « gazés » et « violentés » alors qu'ils sont pacifiques. Selon elle, le ministre de l’Intérieur « met de l'huile sur le feu » en déployant un nombre « inédit » de forces de l'ordre.
« Le 10 septembre, il n’y a pas eu particulièrement de violence, et aujourd’hui il n'y aura pas de violence à part les violences organisées à cause de la stratégie du maintien de l’ordre qui est déployée par le ministre démissionnaire », a-t-elle assuré.
Affrontements à Paris et Marseille, 55 interpellations depuis le matin
Des policiers sont intervenus près d'un dépôt de bus dans le 20e arrondissement de Paris. Les forces de l'ordre utilisent du gaz lacrymogène contre les manifestants. Des affrontements ont également éclaté à Marseille.
Selon BFMTV, 55 personnes ont été déjà interpellées depuis ce matin : sept en région parisienne et 48 dans le reste de la France.
Entre 600 000 et 900 000 manifestants attendus en France
Le ministère de l'Intérieur s’attend à une mobilisation très importante, avec entre 600 000 et 900 000 manifestants potentiels dans toute la France, dont entre 50 000 et 100 000 à Paris. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, s'est rendu ce matin à Porte d'Orléans pour « saluer le courage » des policiers et « les encourager », ajoutant que le devoir des forces de l'ordre est de protéger le « droit de manifester ».
Les autorités, selon lui, anticipent la présence de 8 000 ou plus individus qui « peuvent être dangereux, qui viendront pour semer le désordre ». « On sera intraitable, implacable », a souligné Bruno Retaillo, rappelant que la police avait interpellé 675 personnes le 10 septembre.
Ce 18 septembre, des manifestations contre la politique budgétaire du gouvernement ont de nouveau lieu dans toute la France. Alors que Sébastien Lecornu, proche collaborateur du président Emmanuel Macron, a remplacé François Bayrou au poste de Premier ministre, les syndicats craignent qu'il reprenne le projet de budget 2026 de son prédécesseur.
Sophie Binet, présidente de la CGT, note qu'à ce stade le nouveau Premier ministre « parle de rupture » mais « ne pose aucun acte de rupture ». Selon elle, Sébastien Lecornu n'a renoncé à « rien dans le musée des horreurs qu'Emmanuel Macron avait prévu dans son projet de budget », à l'exception de l'abandon de la décision d'annuler deux jours fériés.
C'est pourquoi, a souligné Sophie Binet, les syndicats espèrent influencer ses futures décisions grâce à l'équilibre des pouvoirs ce 18 septembre. « Le budget va se décider dans la rue », a-t-elle déclaré. Marylise Léon, dirigeante de la CFDT, a également souligné une motivation encore plus grande à manifester. Selon elle, de nombreux Premiers ministres ont promis avant Lecornu de changer de méthodes, mais « des faits et des preuves » sont toujours attendus.