France

GPA en France : Gabriel Attal relance un débat explosif, Retailleau et le PCF s’opposent

En France, Gabriel Attal, patron de Renaissance, veut ouvrir le débat sur une GPA «éthique», provoquant une levée de boucliers. Bruno Retailleau et le PCF dénoncent une marchandisation du corps des femmes, tandis qu’Aurore Bergé juge cette idée contraire à leur dignité.

Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour la République et patron de Renaissance, a relancé un débat brûlant en France, en proposant, le 21 août, une convention thématique sur la légalisation d’une gestation pour autrui (GPA) dite « éthique ». Cette initiative, visant à briser un « tabou », a suscité une levée de boucliers, y compris au sein de la majorité macroniste, ravivant les tensions sur un sujet sensible.

L’ancien Premier ministre milite pour une GPA encadrée, avec un consentement libre et sans bénéfice financier substantiel pour la mère porteuse. Il insiste sur l’égalité des droits, soulignant que deux tiers des GPA concernent des couples hétérosexuels. Son entourage, cité par Paris Match, précise que cette prise de position s’inscrit dans une stratégie de différenciation pour 2027, face à des rivaux comme Gérald Darmanin ou Bruno Retailleau.

Cependant, cette proposition heurte de front les positions d’Emmanuel Macron, qui, en 2024, avait qualifié la GPA de « marchandisation du corps des femmes », incompatible avec leur dignité.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur et patron des Républicains, s’oppose fermement à cette idée. Dans Le Figaro, il fustige une « tromperie sémantique » et dénonce la GPA comme une pratique permettant à « des hommes riches de louer le ventre de femmes pauvres ».

Aurore Bergé, ministre de l’Égalité, partage cette indignation. Sur Europe 1/CNews, elle a jugé la GPA « totalement contraire à la dignité des femmes », tout en reconnaissant la douleur des couples infertiles.

Le Parti communiste français (PCF) rejoint ce front du refus. Fabien Roussel, son secrétaire national, condamne une pratique qui « exploite les plus vulnérables » et appelle à protéger le lien mère-enfant.

Dans le reste de la gauche, les Insoumis, sous pression du lobby LGBT, se font très discrets sur le sujet quand les écologistes et certains socialistes restent prudents, tandis que des élus Renaissance soutiennent timidement Gabriel Attal. À droite, la présidente du parti Liberté et Identité, Marion Maréchal, avait de son côté dénoncé la GPA comme une « pratique monstrueuse ».

 

Si Gabriel Attal espère incarner une ligne progressiste, il risque d’aliéner une partie de son propre camp et de l’opinion. Le débat promet des échanges houleux lors de la convention Renaissance, avec des enjeux éthiques et électoraux à l’horizon 2027.