Mathilde Panot : la comparaison entre voile des fillettes et baptême chrétien enflamme le débat

Mathilde Panot (LFI) a comparé le port du voile par les fillettes au baptême chrétien, déclenchant une polémique. Elle dénonce l’islamophobie, mais ses propos divisent, critiqués par la droite et nuancés par certains alliés. Le débat sur la laïcité et le consentement s’intensifie.
Lors d’une interview le 28 mai 2025, Mathilde Panot, chef de file des députés La France insoumise (LFI), a suscité une vive controverse en comparant le port du voile islamique par des fillettes au baptême chrétien des enfants.
Interrogée sur un rapport du ministère de l’Intérieur dénonçant l’« entrisme » des Frères musulmans, elle a réagi à une remarque sur le voilement des fillettes en déclarant : « Est-ce que c’est acceptable de voir un baptême d’enfant à un âge où ils ne sont pas capables de consentir ? » Cette analogie, visant à pointer ce qu’elle perçoit comme une contradiction dans les critiques sur les pratiques religieuses, a déclenché une tempête de réactions dans la classe politique et sur les réseaux sociaux, où le sujet a été largement débattu.
Clivage gauche droite
Pour l'élue, cette comparaison s’inscrit dans une défense plus large contre ce qu’elle qualifie d’« islamophobie » en France. Elle a dénoncé un rapport qu’elle juge biaisé, accusant le gouvernement de stigmatiser les musulmans en général. Selon elle, le document, critiqué par certains experts, alimente un climat de discrimination, forçant même certains à quitter le pays.
Elle a également pointé du doigt Gabriel Attal, ancien Premier ministre et chef des députés macronistes, qui a proposé une loi interdisant le voile pour les mineures de moins de 15 ans, qualifiant cette mesure de discriminatoire.
Les réactions politiques n’ont pas tardé. Les élus de droite et du centre ont vivement critiqué les propos de Mathilde Panot, les qualifiant d’« outrageants » et de « provocation ». Certains ont accusé LFI de minimiser la question du voilement des fillettes, perçu comme une pratique imposée, en le comparant à un sacrement chrétien comme le baptême, qui, selon eux, n’a pas d’impact comparable sur la vie quotidienne des enfants.
Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a indirectement répondu en condamnant toute tentative de relativiser les enjeux liés à l’islamisme, sans nommer la députée LFI. Du côté de la majorité, des voix ont dénoncé une « instrumentalisation » des religions à des fins politiques, tandis que certains élus socialistes, pourtant alliés de LFI au sein du Nouveau Front populaire, se sont distanciés, jugeant la comparaison « maladroite » et « contre-productive ».
Certains cadres de LFI, comme François Ruffin, ont évité de commenter directement, mais d’autres ont soutenu Mathilde Panot, arguant qu’elle soulève un débat légitime sur le consentement des enfants dans les pratiques religieuses. Les écologistes et communistes, également membres du NFP, sont restés prudents, préférant ne pas alimenter la polémique. En revanche, des figures du Rassemblement national ont saisi l’occasion pour attaquer LFI, accusant le parti de « défendre l’indéfendable » et de s’opposer à la laïcité.