Paris face à une dette de 9,3 milliards d’euros : l’opposition appelle à un audit approfondi

L’opposition parisienne, face à une dette cumulée de 9,3 milliards d’euros, demande un audit de la Chambre régionale des comptes, dénonçant une gestion budgétaire opaque et un déficit structurel. La mairie d’Anne Hidalgo rejette ces critiques, s’en prenant aux ponctions de l’État. La situation financière de Paris alimente un vif débat politique.
La situation financière de la Ville de Paris suscite une vive inquiétude au sein de l’opposition municipale qui pointe du doigt une dette cumulée s’élevant à 9,3 milliards d’euros pour 2025. Cette somme, en constante augmentation, est perçue comme le reflet d’une gestion budgétaire problématique sous la mandature d’Anne Hidalgo.
L’opposition, menée par des figures comme la sénatrice Marie-Claire Carrère-Gée et l’élu Pierre-Yves Bournazel, a récemment intensifié ses critiques, réclamant une intervention urgente de la Chambre régionale des comptes (CRC) pour examiner en profondeur les comptes de la municipalité et évaluer la sincérité des documents budgétaires.
Anne Hidalgo sous le feu des critiques
Selon les élus d’opposition, la capitale française traverse une crise financière « catastrophique ». Ils dénoncent un déficit structurel, aggravé par une ponction de l’État estimée à 275 millions d’euros qui aurait fragilisé le budget municipal. Cette situation, selon eux, limite la capacité de la Ville à financer ses investissements sans recourir à un endettement accru. Un manque à gagner de 120 millions d’euros est évoqué, rendant difficile le maintien des projets d’investissement sans alourdir davantage la dette.
L’opposition accuse également la municipalité de manquer de transparence, affirmant que la gravité de la situation a été dissimulée aux élus et aux citoyens. De son côté, l’équipe d’Anne Hidalgo rejette ces accusations, les qualifiant de politiquement motivées. Paul Simondon, adjoint aux finances, défend la gestion municipale en soulignant que les comptes sont certifiés par un commissaire aux comptes, garantissant leur fiabilité.
Il attribue les difficultés financières à des contraintes imposées par l’État, notamment la ponction budgétaire mentionnée, et insiste sur le fait que la municipalité maintient un bilan sincère. Selon lui, l’opposition exagère la situation pour servir des intérêts politiques en lien avec le gouvernement.
L’opposition, cependant, persiste dans ses critiques, arguant que la dette de Paris a atteint un niveau insoutenable. Marie-Claire Carrère-Gée, dans une lettre adressée au préfet d’Île-de-France, a formellement demandé une enquête approfondie de la CRC, mettant en avant des documents budgétaires jugés « insincères ». Elle pointe également une incapacité croissante à dégager des excédents pour investir, ce qui compromet les projets futurs de la Ville.