Grogne des taxis en France : le gouvernement promet de «rappeler les règles»
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Pour tenter d’apaiser la colère des chauffeurs de taxi, l’exécutif français a annoncé une intensification des contrôles contre la maraude et le «racolage». Une «durée minimale» de réservation préalable, pour les VTC, serait également à l’étude. Des annonces saluées par les représentants des grévistes, bien moins par ceux des VTC ou encore Uber.
« On va rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles » a déclaré ce 27 mai à l’AFP le ministre français chargé des Transports, Philippe Tabarot, à l’issue d’une rencontre avec les chauffeurs de taxi. Depuis plus d’une semaine, ces derniers sont en grève pour protester contre une nouvelle convention Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM) revoyant la tarification pour le transport sanitaire.
Celle-ci prévoit une prise en charge de 13 euros, puis un tarif kilométrique, le tout afin de dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs devant les établissements de santé. Une révision qui « pourrait réduire de 40 à 60 % les revenus de chauffeurs » estiment certains syndicats.
« Le dialogue a été très direct » selon Tabarot
Le matin même, invité du Face à Face de RMC-BFMTV, le Premier ministre François Bayrou a annoncé que cette tarification entrerait en vigueur – comme prévu – début octobre. « Je pense qu'on peut faire plus d'économies que ce qui avait été prévu. Mais on va définir ces économies avec eux » a-t-il par ailleurs affirmé.
« Le dialogue a été très direct » a assuré Tabarot, toujours auprès de l’AFP, ajoutant que des amendes « plus dissuasives et immédiates » – visant à empêcher les Véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC) de faire de la maraude autour des gares et des aéroports – allaient être étendues à l’ensemble du territoire français.
Des promesses de l’exécutif bien reçues par les représentants des chauffeurs de taxi. « C’est la première fois qu’on a un ministre qui est prêt à s’engager pour véritablement distinguer les deux activités : taxi et VTC, notamment la maraude à la fois physique et électronique » a déclaré, au sortir de la réunion, le président de l’Union nationale des taxis Rachid Boudjema. Celui-ci a ainsi évoqué des « engagements forts » de la part du ministre des Transports « notamment sur les points qui sont très bloquants depuis dix ans ».
Uber accuse Paris de « céder aux intérêts corporatistes des taxis »
Serait également sur la table, un « agrément » afin d’autoriser les plateformes de VTC à exercer dans l’Hexagone. Le gouvernement compterait également « travailler » sur une «durée minimale» de réservation préalable pour ces véhicules.
Une mesure qui « nuirait gravement à la liberté de se déplacer de millions de passagers » et « impacterait significativement les revenus des chauffeurs » a déploré une porte-parole de la plateforme américaine Uber, citée par l’AFP, accusant le gouvernement français de « céder aux intérêts corporatistes des taxis ». « Il ne faudrait pas que les VTC soient les dommages collatéraux d’un conflit qui oppose gouvernement et taxis », a pour sa part prévenu le délégué du syndicat de VTC Union-Indépendants, Fabian Tosolini.
Malgré les annonces du gouvernement, les représentants des chauffeurs de taxi ont appelé à maintenir les points de blocage. Ce mouvement de grogne perdure depuis huit jours. Il est marqué par des opérations escargot, notamment dans la ville de Pau dont François Bayrou demeure le maire.
