École primaire : la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme

École primaire : la Cour des comptes tire la sonnette d’alarme© Wiki commons
Ecole primaire Jean-Jaurès à Saint-Pierre d'Oléron, en Charente-Maritime.
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Un rapport accablant de la Cour des comptes, publié le 20 mai, dénonce un système éducatif primaire en échec, marqué par une baisse du niveau des élèves, des inégalités croissantes et une organisation inadaptée. Une refonte urgente est préconisée.

La Cour des comptes a rendu public le 20 mai un rapport cinglant sur l’état de l’école primaire publique en France. Pour elle, le système éducatif est « en situation d’échec ». Malgré une augmentation des dépenses, passant de 41,3 milliards d’euros en 2013 à 52 milliards en 2022, soit 2 % du PIB, les résultats des élèves stagnent à un niveau jugé « inacceptable ».

En CM1, les compétences en français et en mathématiques restent faibles, la France se classant dernière en mathématiques parmi les pays de l’UE et avant-dernière au sein de l’OCDE. A l'entrée en sixième, près d’un élève sur trois rencontre des difficultés en français et un sur quatre en mathématiques.

 

Inégalités sociales et organisation scolaire

 

Le rapport pointe une aggravation des inégalités, notamment sociales. L’écart de réussite entre enfants de cadres et d’ouvriers atteint 30 %, et 40 % des élèves en difficulté en sixième proviennent des milieux les moins favorisés. Les disparités territoriales et entre genres s’accentuent également, les filles, bien que légèrement meilleures, se sentant moins performantes.

Le Premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici déplore les moyens engagés pour des résultats qui « ne sont pas ce qu’ils devraient être ».

L’organisation scolaire est un autre point noir. La semaine de quatre jours, adoptée par 85 % des communes depuis 2018, est jugée « néfaste » par l’Académie de médecine, en raison de son impact sur les rythmes biologiques des enfants. La Cour des comptes regrette l’abandon précipité de la semaine de quatre jours et demi, jamais évaluée, et note que la majorité des pays de l’OCDE privilégient une semaine de cinq jours.

Pour remédier à ces failles, la Cour propose une refonte de la gouvernance, notamment en clarifiant le statut des directeurs d’école, souvent débordés par leurs doubles fonctions d’enseignant et de gestionnaire. Elle suggère de généraliser les directeurs à temps complet et de renforcer leur rôle pédagogique. Par ailleurs, elle recommande une meilleure concertation locale entre l’Éducation nationale, les élus et les parents pour optimiser l’organisation scolaire. Côté associatif des voix s’élèvent pour repenser l’école, à l’image d’Anne Coffinier-Barry, fondatrice-administratrice de la Fondation Kairos-Institut de France, qui estime qu’il faut rendre la liberté d’affectation aux enseignants quitte à « mieux payer » les enseignants travaillant en zone sensible.

Dans un rapport publié une semaine plus tôt, la Cour appelait également à la refonte des zones d’éducation prioritaire.

La baisse démographique, avec 350 000 élèves en moins d’ici 2028, est vue comme une opportunité pour réduire la taille des classes et repenser le modèle éducatif, en intégrant davantage le numérique et en adaptant les infrastructures aux enjeux écologiques et au bien-être des élèves.

 

Enfin, l’attractivité du métier d’enseignant, en berne avec plus de 1 000 postes non pourvus en 2024, doit être renforcée par une meilleure gestion des mutations et une formation continue accrue. Ces mesures, selon la Cour, sont cruciales pour redresser un système en crise.

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