Attaque au couteau dans un lycée nantais : Retailleau «bouleversé par cet ensauvagement»

Quelques heures après une attaque au couteau au sein du lycée Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes, qui a coûté la vie à une élève de 17 ans, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a alerté sur un «fait de société» et dénoncé «un ensauvagement». Le Premier ministre François Bayrou a pour sa part appelé à un «sursaut collectif».
« Je suis, comme beaucoup de Français, bien sûr bouleversé, mais totalement effaré par cette violence qui se déchaîne », a déclaré ce 24 avril le ministre français de l’Intérieur Bruno Retailleau, depuis le lycée Notre-Dame de Toutes-Aides. Établissement où une adolescente de 17 ans a été poignardée à mort, à la mi-journée, par un autre élève. L'attaque a fait trois autres blessés, également parmi les élèves.
Le locataire de la Place Beauvau, qui a salué le « courage » des membres de l’équipe pédagogique, a rappelé la mort à Yerres (Essonne) « date pour date » d’un adolescent de 17 ans poignardé à la sortie de son lycée, assurant être « bouleversé par cet ensauvagement ».
« Comme tant de Français, on ne se résout pas à ce que ces lieux de vie, ces lieux d’enseignement, deviennent parfois des lieux d’ensauvagement, des lieux de mort », a encore ajouté le ministre, refusant que cette tragédie soit considérée comme « un fait divers ». « C’est un fait de société », a-t-il ajouté, pointant du doigt une « société qui a encouragé le laxisme, qui a voulu déconstruire les interdits, l’autorité, l’ordre, les hiérarchies et qui a accouché finalement de toute cette violence ».
Une déclaration qui rejoint celle du chef du gouvernement, François Bayrou, qui dans un communiqué cité par la presse avait appelé à un « sursaut collectif, dépassant la seule mobilisation du Gouvernement ». « Ce drame illustre une nouvelle fois la violence endémique qui existe dans une partie de notre jeunesse. Il nous conduit à nous poser des questions fondamentales en termes d’éducation, de hiérarchie des valeurs et de respect de la vie humaine », stipulait encore ce communiqué.
Bayrou appelle à « une intensification des contrôles »
Dans son communiqué, François Bayrou a indiqué vouloir « une intensification des contrôles mis en place aux abords et au sein des établissements scolaires », demandant « sous quatre semaines » des propositions concrètes afin d’« endiguer » les violences des mineurs avec armes blanches.
Aux côtés de Bruno Retailleau, dans une brève prise de parole, la ministre de l’Éducation nationale Élisabeth Borne a notamment salué les membres du personnel de l’établissement « qui se sont interposés et qui ont pu maîtriser l’agresseur, ce qui a permis d'éviter que ce drame soit encore plus grave », assurant à plusieurs reprises « la communauté éducative » de son soutien.
Un hommage qu’avait également rendu, quelques minutes plus tôt depuis Madagascar où il est en visite d'État, le président français Emmanuel Macron. Dans un message sur X, celui-ci a salué le « courage » des « professeurs » qui ont « sans doute empêché d’autres drames ».
Un manifeste envoyé quelques minutes avant l’attaque
L’attaque a eu lieu vers midi et demi, dans ce lycée privé nantais, lorsqu’un élève de seconde a fait irruption dans une salle de classe où il a poignardé à plusieurs reprises une élève de 17 ans, qui a succombé sur place. Dans une deuxième classe, l’assaillant a poignardé trois autres élèves. Deux ont été hospitalisés en urgence absolue, le troisième est grièvement blessé.
Selon les sources de plusieurs chaînes françaises, lorsque la police est arrivée sur les lieux, l’agresseur avait été maîtrisé par un membre du personnel scolaire. Lors de son interpellation, a relaté le quotidien Le Parisien, l’agresseur aurait demandé à l’un des agents de police de « lui tirer une balle dans la tête ». Près de lui se trouvaient notamment, d’après une source de TF1/LCI, « un couteau de chasse ensanglanté et une lame pliable retrouvée fermée ».
Dans le courant de la journée, un manifeste envoyé par l’assaillant à d’autres élèves de Notre-Dame de Toutes-Aides, quelques minutes avant son passage à l’acte a été relayé sur la toile. « Pourquoi continuer à vivre soumis à un système qui détruit notre essence même ? » s’interroge l’auteur de l’attaque, dans ce texte d’une quinzaine de pages intitulé « L’action immunitaire » et dénonçant « l’écocide globalisé », une violence « systémique et une aliénation sociale » ainsi qu’un « conditionnement social totalitaire ».