LFI et le RN menacent de censurer le gouvernement Bayrou face à un effort budgétaire de 40 milliards

La France insoumise et le Rassemblement national ont fait savoir qu'ils pourraient déposer ensemble une motion de censure contre l'effort budgétaire de 40 milliards du gouvernement Bayrou. Le Premier ministre pourrait ainsi décider d'utiliser pour la quatrième fois le 49.3.
Le 14 avril 2025, La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) ont intensifié leurs critiques contre le gouvernement de François Bayrou, brandissant la menace d’une motion de censure en réponse à l’annonce d’un effort budgétaire supplémentaire de 40 milliards d’euros pour 2026.
Selon des informations relayées par Le Figaro et Le JDD, cet ultimatum intervient dans un climat politique tendu, marqué par l’absence de majorité parlementaire et les divisions persistantes à l’Assemblée nationale.
Vers un nouveau 49.3 ?
L’annonce de cet effort budgétaire, visant à réduire le déficit public à 4 % du PIB d’ici 2026, a été faite par le ministre de l’Économie, Éric Lombard, lors d’une interview au Journal du Dimanche. Ce plan, qui s’ajoute aux 60 milliards d’économies déjà actés pour 2025, inclurait des coupes dans les dépenses publiques et une réforme fiscale encore floue.
LFI, par la voix de Mathilde Panot, a dénoncé un « budget d’austérité aggravée » qui « sacrifie les services publics et le pouvoir d’achat des Français ». Manuel Bompard a prévenu : « Si Bayrou persiste, nous voterons la censure pour protéger le peuple. »
De son côté, le RN, dirigé par Jordan Bardella, a également menacé de renverser le gouvernement, critiquant un « matraquage fiscal » et une gestion jugée « irresponsable ». Dans une interview à Europe 1, il a déclaré que son parti « ne laisserait pas passer un budget qui étrangle les classes moyennes », tout en restant vague sur les conditions précises d’un vote de censure.
Cette double menace survient après plusieurs motions de censure avortées depuis janvier. En février, LFI avait échoué à faire tomber Bayrou sur le budget 2025, faute du soutien du Parti socialiste (PS) et du RN, qui avaient privilégié la stabilité.
L’abstention socialiste pourrait, comme en février, sauver Bayrou, mais les concessions nécessaires risquent de compliquer les négociations. Le gouvernement, minoritaire depuis les législatives de 2024, navigue dans une impasse. François Bayrou, qui a déjà eu recours à l’article 49.3 à trois reprises, pourrait être contraint d’y recourir à nouveau, attisant la colère de LFI et du RN.
Jean-Luc Mélenchon a qualifié cette perspective de « coup de force antidémocratique », promettant une mobilisation dans la rue si la censure échoue.
Pour l’heure, l’exécutif mise sur des négociations avec les modérés pour éviter une crise institutionnelle, mais le spectre d’une dissolution plane, bien que légalement impossible avant juillet 2025.