Grève à France Télévisions : l’audiovisuel public mobilisé

Deux jours de grève secouent France Télévisions et Radio France, ce 31 mars et 1er avril 2025, contre le projet de holding France Médias. Les syndicats dénoncent une réforme menaçant l’indépendance et les budgets, avant son examen à l’Assemblée nationale.
L’audiovisuel public français est entré dans une zone de turbulences. Une grève de deux jours a débuté le 31 mars à l’initiative de l’ensemble des syndicats de France Télévisions et une intersyndicale de Radio France. Les programmes seront perturbés, émissions et journaux seront remplacés par de la musique sur des stations comme France Culture ou Ici (ex-France Bleu). Ce mouvement, qui s’étend aussi à France Médias Monde et l’INA, vise à contrer le projet gouvernemental de création d’une holding, France Médias, porté par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Des syndicats largement mobilisés
Le texte, une proposition de loi du sénateur Laurent Lafon, sera examiné en commission à l’Assemblée nationale dès le 1er avril. Il prévoit de regrouper sous une même entité France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’INA, avec à sa tête un président nommé par l’Arcom pour cinq ans. Pour Rachida Dati, cette réforme est « indispensable » face à la concurrence des groupes privés. Dans Le Parisien, elle assure : « Cette holding préserve l’indépendance, les identités de chaque entité et leurs spécificités. »
Mais les syndicats ne l’entendent pas ainsi. À France Télévisions, la grande majorité des syndicats s’opposent à une telle réforme : CGT, CFDT, FO, SNJ et SUD alertent.
À Radio France, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, SNJ, SUD, Unsa) craint de son côté un « démantèlement » et une « tutelle » imposée par France Télévisions. Une « soirée festive » est prévue le 31 mars à la Bourse du Travail à Paris pour amplifier la contestation, avec un rassemblement prévu le 1er avril aux abords de l’Assemblée nationale.
Ce conflit ravive les tensions autour d’un projet initial de fusion totale, abandonné en 2024 après la dissolution de l’Assemblée. Si Rachida Dati promet qu’il ne s’agit pas de fusionner mais de coordonner, les grévistes y voient une menace pour l’indépendance éditoriale et les moyens alloués.