Le démarrage du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Flamanville reporté d'un mois

Le groupe français EDF a annoncé que le redémarrage du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Flamanville avait été reporté au 5 mai prochain, alors qu'il était prévu initialement au 5 avril. Ce contretemps s'explique en raison d'une fuite de vapeur d'eau.
Le 28 mars 2025, EDF a annoncé un nouveau contretemps à la centrale nucléaire de Flamanville, dans la Manche : le redémarrage du réacteur n°1, prévu initialement pour le 5 avril, est repoussé au 5 mai en raison d’une fuite de vapeur d’eau radioactive détectée le 22 mars.
Cet incident, classé au niveau 1 sur l’échelle INES (qui compte 8 niveaux, de 0 à 7), souligne une fois encore les défis auxquels est confrontée la filière nucléaire française, alors que le pays mise sur cette énergie pour sa transition énergétique.
L’incident s’est produit alors que le réacteur, à l’arrêt depuis le 6 décembre 2024 pour maintenance, était en phase de redémarrage. Une fuite a été identifiée sur une tuyauterie de faible diamètre (15 mm) reliée au circuit primaire, dans le bâtiment réacteur.
Des installations vieillissantes
Selon EDF, cette vapeur radioactive, d’un débit de 1 000 litres par heure – soit un cube d’un mètre rempli en une heure, comme l’a précisé Julien Collet, directeur général adjoint de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) –, a été contenue dans des dispositifs prévus à cet effet. «Il n’y a pas eu d’impact sur l’environnement ni sur la sécurité», assure EDF, le bâtiment étant fermé et sans personnel à l’intérieur lors de l’événement.
Classé comme «événement significatif» par l’ASN, l’incident a nécessité une mise «en repli» du réacteur, avec une baisse de pression et de température pour stabiliser la situation. Les équipes d’EDF travaillent désormais à diagnostiquer la cause exacte de cette fuite, un processus qui inclut le déchargement du combustible pour accéder à la zone affectée.
L’ASN, qui a inspecté le site le 26 mars, a validé les premières mesures prises, mais exigera des analyses approfondies avant tout redémarrage. Ce report intervient dans un contexte tendu pour Flamanville, déjà marqué par les déboires de l’EPR, dont le démarrage a aussi été décalé au 2 avril. Alors que la France ambitionne de relancer son parc nucléaire, cet incident ravive les inquiétudes sur la fiabilité des installations vieillissantes, comme ce réacteur de 1 300 MW mis en service en 1986.