Stress hydrique : 58% des Français préoccupés par le manque d’eau selon un sondage

Une étude menée fin janvier par l’Institut Terram révèle que 58% des Français se disent préoccupés par le stress hydrique. Si la conscience du problème varie selon les générations, l’inquiétude gagne désormais l’ensemble du territoire.
Le stress hydrique, c’est-à-dire le déséquilibre entre la demande en eau et les ressources disponibles, s’impose désormais dans les esprits en France. Selon une étude publiée le 21 mars par Franceinfo et France Bleu, 58% des Français considèrent ce phénomène comme une réalité. L’Institut Terram, à l’origine de cette enquête menée auprès de 5 000 personnes, note que cette inquiétude dépasse les clivages sociaux, mais varie selon l’âge. Chez les moins de 35 ans, 61% estiment que le stress hydrique est une urgence, contre 51% chez les plus de 60 ans.
Les causes de cette inquiétude sont multiples. D’après les données relayées par Franceinfo, 65% des répondants affirment que l’eau est devenue une source d’angoisse. Pour 44%, l’accès à cette ressource est désormais perçu comme un problème majeur. La qualité de l’eau potable est également remise en question par près des trois quarts des sondés. Les sécheresses prolongées, notamment dans les Pyrénées-Orientales, et les coupures d’eau potable déjà vécues par 29% des personnes interrogées, renforcent ce sentiment d’urgence. En parallèle, 16% disent avoir déjà subi une inondation importante, et 13% une pollution de nappe.
Les préoccupations varient selon les régions. En Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse, c’est la sécheresse qui domine les craintes. En Normandie et dans les Hauts-de-France, les habitants redoutent davantage les inondations. En Auvergne-Rhône-Alpes, c’est la diminution de l’enneigement qui inquiète le plus. L’étude révèle aussi que 57% des Français disent manquer d’information sur le sujet, un chiffre révélateur de la nécessité de sensibiliser la population.
Dans ce contexte, les Français déclarent vouloir agir. Huit sondés sur dix se disent prêts à réduire leur consommation domestique et à accepter des restrictions strictes en période de tension. Pour améliorer la gestion de l’eau, 33% privilégient la réutilisation des eaux usées, 18% souhaitent une agriculture plus économe, et 14% souhaitent réduire la consommation industrielle. Côté solutions publiques, les priorités évoquées sont la modernisation des stations de traitement (38%) et la limitation des polluants dès la production (35%).
Enfin, selon France Bleu, les citoyens font plus confiance aux collectivités locales (29%) qu’à l’État (22%) ou aux entreprises du secteur (17%) pour gérer la crise. Le stress hydrique, longtemps perçu comme un enjeu des générations futures, est désormais présent dans le quotidien des Français.