L’Algérie ferme cinq bureaux d’éloignement dans ses consulats en France

L’Algérie a pris la décision de fermer cinq bureaux d'éloignement au sein de ses consulats en France, refusant de réadmettre trente-cinq de ses ressortissants expulsés depuis la mi-janvier.
Dans un contexte de vives tensions diplomatiques entre la France et l’Algérie, Alger a choisi de fermer cinq bureaux d’éloignement, chargés de faciliter l’éloignement des ressortissants algériens en situation irrégulière, a rapporté Radio France.
Selon le ministère français de l'Intérieur, l'Algérie accepte habituellement de reprendre près d’une vingtaine de ses ressortissants expulsés de France chaque semaine. Cependant, depuis son refus de réadmettre l'influenceur algérien Doualemn, le 9 janvier dernier, le pays a rejeté au total trente-cinq de ses ressortissants.
L'Algérie tient tête à la France
Une série de décisions prises par la France a exacerbé les tensions entre Paris et Alger, déjà fragilisées par des désaccords sur les expulsions de ressortissants algériens. En effet, plusieurs ministres français ont exprimé leur fermeté face à l’Algérie, évoquant des mesures telles que la suspension des accords de 2007 et la réduction des visas de travail.
D'ailleurs, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a annoncé «une riposte graduée» pouvant aboutir à une remise en cause «des accords de 1968».
En réponse, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé que l'Algérie refusait de donner suite à la liste de ressortissants algériens expulsables par Paris, faisant part de son «rejet catégorique des menaces, intimidations, injonctions et ultimatums» de la part de Paris, rejetant ainsi la liste d’une soixantaine de ressortissants jugés dangereux par la France.
Les arrestations en Algérie, notamment de personnalités opposées au régime, à l’instar de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, ont exacerbé les tensions avec Paris. Dans ce cadre, Emmanuel Macron a été interrogé, en marge d'un sommet européen à Bruxelles, tenu le 20 mars, sur «la riposte graduée» annoncée par son ministre de l'Intérieur, expliquant qu'il ne souhaitait «pas mélanger» le «destin de ce grand écrivain» avec le «reste du sujet». Et d’ajouter qu'il s’exprimerait en temps voulu.
Il convient de rappeler que la situation s’est intensifiée fin février, après une agression au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, ayant fait trois blessés parmi les policiers et un mort parmi les passants. L'assaillant, un Algérien, avait été l'objet de 14 tentatives d'expulsion par les autorités françaises, sans succès.