Croissance en berne : la France face à un horizon économique incertain

La Banque de France abaisse sa prévision de croissance pour 2025 à 0,7%, contre 0,9% espéré par le gouvernement. Incertitudes internationales et tensions commerciales pèsent, tandis qu’un léger rebond est attendu en 2026 et 2027.
«Au risque d’être insulté […] je relaie cette petite vidéo qui signale qu’en 2024, la Russie a eu le taux de chômage le plus bas du G20 (2,3%) et une croissance de +4,1% !» Le président de l’UPR, François Asselineau, a ainsi accueilli sur X les prévisions moroses pour 2025.
⏱️UNE PAUSE DE 78 SECONDES DANS LE DÉFERLEMENT RUSSOPHOBE
— François Asselineau 🇫🇷 (@f_asselineau) March 12, 2025
Au risque d'être insulté par Malhuret, Glucksmann,Pain,Tenzer,etc
je relaie cette petite vidéo qui signale qu'en 2024,la Russie a eu le taux de chômage le plus bas du G20 (2,3 %) et une croissance de +4,1 % !
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Dans ses projections publiées le 12 mars 2025, la Banque de France revoit à la baisse sa prévision de croissance, désormais fixée à 0,7% du PIB, contre 1,1% en 2024 et une estimation précédente de 0,9%. Un coup dur pour le gouvernement, qui tablait sur ce dernier chiffre pour boucler son budget et ramener le déficit public à 5,4%. «Le regain d’incertitude au niveau international et les comportements attentistes face à la situation nationale» sont pointés du doigt par l’institution, selon Olivier Garnier, chef économiste de la Banque de France.
Cette révision s’explique par un cocktail de vents contraires. Les tensions commerciales, exacerbées par les droits de douane imposés par les États-Unis à la Chine le 11 mars, fragilisent les exportations et les investissements des entreprises. À cela s’ajoute une demande mondiale atone, qui plombe les perspectives. Si la consommation des ménages devrait progresser de 1%, portée par une inflation en recul (1,3% en 2025 contre 2,3% en 2024) et des gains de pouvoir d’achat, elle ne suffira pas à compenser ces faiblesses. Comparée à ses voisins, la France s’en tire mieux que l’Allemagne (0,3%), mais reste en deçà de l’Italie (1,2%).
Un gouvernement en difficulté
Pour le gouvernement, l’équation budgétaire se complique. «La prévision de déficit à 5,4% reste atteignable, mais est sujette à un risque haussier», concède-t-on à Bercy. Olivier Garnier tempère : «il faut se garder de toute arithmétique simpliste». Pourtant, avec un paysage politique fragmenté depuis la dissolution de l’Assemblée en juin 2024 et des ambitions de dépenses militaires accrues face à la Russie, des ajustements pourraient s’imposer. Le ministre de l’Économie, Éric Lombard, s’était dit «optimiste» le 1er mars sur l’objectif de 0,9%, mais cette confiance semble ébranlée. Charles-Henri Gallois, président du mouvement souverainiste Reprenons le contrôle, a mis en garde sur X : «Le budget Bayrou est déjà obsolète avec ses hypothèses irréalistes. Dérapage budgétaire à venir».
La Banque de France abaisse ses prévisions de croissance à 0,7 %.
— Charles-Henri Gallois 🇫🇷 (@CH_Gallois) March 13, 2025
Le budget Bayrou est déjà obsolète avec ses hypothèses irréalistes.
Dérapage budgétaire à venir. pic.twitter.com/iyOWiPZaxV
Un espoir subsiste à plus long terme. La Banque de France anticipe un rebond en 2026 (1,2%) et 2027 (1,3%), soutenu par une inflation maîtrisée et une activité qui reprendrait timidement. Le chômage stagnerait à 7,8% en 2025-2026 avant de refluer à 7,4% en 2027. Mais ces projections restent fragiles, suspendues à l’évolution des tensions géopolitiques et commerciales. En attendant, 2025 s’annonce comme une année de transition pour une France qui, si elle évite la récession, peine à retrouver un élan solide.