France

Frères musulmans et narcotrafic en France : les inquiétudes du directeur national du renseignement territorial

Dans un entretien paru le 23 décembre, le directeur national du renseignement territorial Bertrand Chamoulaud a déclaré que l’islamisme et le narcotrafic constituaient «les deux risques majeurs pour la cohésion nationale» en France.

«Aujourd’hui, les deux risques majeurs pour la cohésion nationale sont le narcotrafic et le séparatisme islamiste». Dans un entretien paru le 23 décembre dans le journal Le Monde, le directeur national du renseignement territorial (DNRT) Bertrand Chamoulaud s’est inquiété de la montée de l’islamisme en France, du narcotrafic et de ses conséquences dans le pays mais aussi de l’incidence du conflit israélo-palestinien dans le climat sécuritaire français.

L’article a notamment été repris par le député de l’Union des Démocrates pour la République (UDR) Alexandre Allegret-Pilot qui a ponctué une citation évoquant la menace islamiste sur la France par le commentaire : «Dormez braves gens».

En sus des menaces islamiste et du narcotrafic, le haut fonctionnaire est revenu sur ce qu’il considère comme des menaces d’«ultradroite» et d’«ultragauche» en France.

«La lutte contre les Frères musulmans est plus délicate»

Au cœur de l’entretien du quotidien national avec le DNRT se trouve la question de l’islamisme notamment à travers l’organisation des Frères musulmans. Bertrand Chamoulaud affirme que «la lutte contre les Frères musulmans est plus délicate car ils diffusent leurs idées par l’entrisme et au moyen d’un discours très lisse» estimant ainsi que cette mouvance constitue un plus grand danger que le salafisme qui selon lui «tente d’imposer une vision rigoriste des règles de vie». Le journaliste au Figaro et chroniqueur chez CNews Paul Sugy relève de son côté que lors de cet entretien, le directeur national du renseignement territorial «bat en brèche […] le mythe d'une montée de l'islamophobie en France». 

En revanche, le haut fonctionnaire évoque l’augmentation des actes «antisémites» liés au conflit israélo-palestinien avec «une libération délétère de la parole et une tension». Selon lui, la «situation globale reste donc préoccupante».

Le narcotrafic «crée une économie parallèle» 

Bertrand Chamoulaud évoque également le narcotrafic qui selon lui «crée une économie parallèle» avec «des gens qui gagnent de l’argent, ne payent pas d’impôts et sont hors des circuits économiques officiels». Décrivant le narcotrafic comme une «activité à risque qui génère beaucoup de violence», il déplore la banalisation de l’usage de la drogue et le «risque croissant de corruption» induit par cette prolifération de stupéfiants.

Enfin le haut fonctionnaire revient sur les «menaces» de ce qu’il nomme l’«ultradroite» et l’«ultragauche» en France. Selon lui la première qui rassemblerait 1 500 à 2 000 personnes est moins dangereuse mais a fait l’objet de dissolutions dans les mouvances identitaires et nationalistes révolutionnaires, notamment avec le groupe de choc «Zouaves Paris»  tandis que la deuxième, qui compterait «autour de 3 000 à 3 500 personnes» serait plus menaçante citant notamment Les Soulèvements de la Terre et Extinction Rebellion qui n’ont pas été dissous.