Crise politique en France : le torchon brûle entre Mélenchon et le PS
Alors que le président Macron cherche une équipe pour former un gouvernement et que le Parti socialiste a engagé des discussions, Jean-Luc Mélenchon fulmine contre ses alliés du Nouveau Front Populaire dont l’alliance électorale pourrait imploser.
«Nous ne sommes pas là pour servir le destin personnel de Jean-Luc Mélenchon». Le président du parti Place publique, allié au Parti Socialiste (PS), Raphaël Glucksmann a attaqué Jean-Luc Mélenchon sur le plateau de Télé Matin le 9 décembre. Pour l’eurodéputé, le fondateur des Insoumis ne veut aucune discussion avec le président Macron dans le cadre de la formation d’un gouvernement car «Jean-Luc Mélenchon n’a qu’un seul intérêt, c’est l’élection présidentielle».
🗣️ "Nous ne sommes pas là pour servir le destin personnel de Jean-Luc Mélenchon."
— Telematin (@telematin) December 9, 2024
🔴 @rglucks1, estime qu'il y a une rupture entre le PS et LFI, Jean-Luc Mélenchon ayant critiqué la volonté d'Olivier Faure de discuter avec l'Élysée. #Les4Vpic.twitter.com/sYq1rVYEZn
Le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait pris à parti le PS et notamment son premier secrétaire Olivier Faure après la rencontre de ce dernier avec Emmanuel Macron au Palais de l’Élysée le 6 décembre.
Mélenchon dénonce un «marchandage interne» au PS
Le 8 décembre dans une note publiée sur son blog, Jean-Luc Mélenchon dénonçait le comportement d’Olivier Faure, l’accusant de vouloir «être absolument Premier ministre», ainsi qu’un «marchandage interne au PS entre courants et sous-courants».
L’ancien candidat à la présidentielle estime par ailleurs que son parti va «faire le bilan de ce comportement déloyal et mortifère pour l’image de la coalition dans nos milieux sociaux». Il affirme néanmoins que «le PS va glisser entre les doigts de Macron», estimant que ce dernier a perdu trop de temps à nommer un Premier ministre et que l’idée d’une destitution «est désormais portée de tous côtés, dans tous les milieux».
Deux jours plus tôt, Jean-Luc Mélenchon s’en était pris directement à Olivier Faure sur le réseau social X : «LFI n'a donné aucun mandat à Olivier Faure, ni pour aller seul à cette rencontre, ni pour négocier un accord et faire des "concessions réciproques" à Macron et LR».
LFI n'a donné aucun mandat à Olivier Faure, ni pour aller seul à cette rencontre, ni pour négocier un accord et faire des « concessions réciproques » à Macron et LR. Rien de ce qu'il dit ou fait n'est en notre nom ou en celui du NFP.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 6, 2024
Le principal intéressé avait alors répondu quelques minutes plus tard aux abords du palais présidentiel de l’Élysée où il rencontrait le président de la République : «Je ne reçois pas de mandat de lui, je parle au nom des socialistes, au nom de l’intérêt du pays et pour tenter de sortir du blocage institutionnel».
Quand Jean-Luc Mélenchon dit qu'il ne nous a pas donné de mandat pour négocier, il dit l’exacte vérité : je ne reçois pas de mandat de lui, je parle au nom des socialistes, au nom de l’intérêt du pays et pour tenter de sortir du blocage institutionnel.
— Olivier Faure (@faureolivier) December 6, 2024
Nous voulons mener une… pic.twitter.com/GYWGmHtyOG
Souvent en désaccord, notamment sur la question d’un gouvernement technique, Insoumis et socialistes s’opposent par personnalités interposées depuis plusieurs semaines. L’ancien président François Hollande avait ainsi pris à partie Jean-Luc Mélenchon le 28 novembre, affirmant que «la position et la personne de Jean-Luc Mélenchon sont les plus rejetées par l’opinion publique. Quand on a un tel niveau de détestation, de refus, de réprobation, ça pose quand même question !».
De son côté Emmanuel Macron poursuit ses consultations en vue de la formation d’un gouvernement et doit recevoir des représentants du Nouveau Front Populaire communistes et écologistes le 9 décembre. Lors du précédant changement de chef de gouvernement, il avait mis 51 jours à nommer Michel Barnier. Il devrait cependant moins tarder cette fois pour des raisons de calendrier budgétaires.