France : la motion de censure contre le gouvernement Barnier adoptée
L'Assemblée nationale a fait chuter, ce 4 décembre, le gouvernement Barnier. Il s'agit d'une première en France depuis 1962. Le Premier ministre serait attendu à l’Élysée, au matin, afin de remettre sa démission à Emmanuel Macron.
«Voici le résultat du scrutin, majorité requise pour l’adoption de la motion de censure : 288. Pour l’adoption : 331» a déclaré la présidente de l’Assemblée nationale Yaël braun-Pivet, annonçant dès lors qu’il n’y avait pas lieu de mettre aux voix la seconde motion, portée par le Rassemblement national (RN).
«C’est par notre motion, déposée par la France insoumise et le Nouveau Front Populaire, que ce gouvernement a été renversé» s’est empressé de souligner auprès des journalistes, dans la salle des Quatre Colonnes, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot.
«Pas par celle du Rassemblement national, qui comme d’habitude n’a servi absolument à rien, si ce n’est à nous faire perdre deux mois puisque nous avions présenté dès le départ […] une motion de censure en octobre», a-t-elle poursuivi.
Qualifiant le gouvernement Barnier de «provocation aux votes» des Français lors des législatives et de «plus éphémère de la Ve république», la députée a qualifié l’adoption de cette motion de censure, la première depuis 1962, d’«historique».
«Le choix que nous avons fait c’est celui de protéger les Français», a pour sa part déclaré, bien plus posée, la présidente du groupe Rassemblement nationale à l’Assemblée nationale, Marine Le Pen. Invitée sur le plateau d’une chaine privée, celle-ci a énoncé un budget «toxique pour les Français».
«Monsieur Barnier avait fait trois promesses : il avait fait la promesse de la justice fiscale, il a présenté un budget de 40 milliards d’impôts supplémentaires. Il avait fait la promesse de la maitrise des comptes publics, le déficit était aggravé. Il avait fait la promesse de coconstruire le budget avec les oppositions et il n’a pas entendu les oppositions quand il a construit son budget», a-t-elle développé.
La chute du gouvernement paraissait inéluctable depuis l’annonce le 2 décembre, par l’ancienne candidate à la présidentielle, de son intention de déposer une motion de censure et de «voter la censure» du gouvernement.
Citant des «sources concordantes», BFMTV a rapporté que Michel Barnier serait attendu à l’Élysée le 5 décembre au matin, à 10 heure, pour remettre sa démission à Emmanuel Macron.